Algérie

Les cours du pétrole alternent hausses et baisses Dans un contexte de crise changeant



Les prix des matières premières ont évolué au cours de la semaine écoulée dans des directions opposées sous l'influence des espoirs de reprise économique en Chine et aux Etats-Unis. Et cela alimenterait la perspective d'une hausse de la demande. Les cours du pétrole ont fini la semaine en nette hausse portés par des données économiques meilleures que prévu aux Etats-Unis et en Chine, respectivement premier et deuxième consommateurs mondiaux de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 108,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, contre 106,99 dollars une semaine plu tôt. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grimpait à 106,81 dollars contre 104,49 dollars le vendredi précédent. L'euphorie ne sera pas pour longtemps. Elle va s'estomper à la faveur d'une tendance baissière, conséquence d'un rapport pas tout à fait bon sur l'emploi aux Etats-Unis. Les chiffres de l'emploi et du chômage aux Etats-Unis ont fait l'effet d'une douche froide sur le marché. Il s'agit du plus important des rapports macroéconomiques pour le marché comme pour la Réserve fédérale américaine (Fed), et il a déçu. Outre une révision à la baisse des embauches pour les mois de mai et de juin, les Etats-Unis ont fait état d'un rythme de créations d'emplois inférieur aux attentes dans le pays en juillet, avec 162 000 embauches nettes seulement contre 175 000 anticipées. En revanche, le taux de chômage a reculé à 7,4%, contre 7,6% en juin, alors que les experts misaient sur une baisse plus légère, à 7,5%, et s'est établi à un plus bas niveau depuis décembre 2008. C'est un rapport «particulièrement faible». Il n'est pas bon pour les perspectives de demande en brut au second semestre dans le pays. La baisse du marché a toutefois été tempérée par des propos tenus par l'un des dirigeants de la Fed, James Bullard, qui a laissé entendre que la Banque centrale pourrait attendre un peu avant de ralentir ses rachats d'actifs énormes, très appréciés des marchés. D'autre part, les chiffres décevants sur l'emploi laissaient anticiper, selon les experts, une poursuite dans l'immédiat de la politique actuelle très expansionniste de la banque centrale, qui a fait de l'amélioration de ce secteur l'un de ses objectifs principaux. Sur le plan de l'offre, les mises en garde du département d'Etat américain contre d'éventuelles menaces d'attentats en août par Al-Qaïda au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ont ajouté une prime de risque sur le marché. Cela laisse entrevoir la possibilité d'une attaque majeure contre un pays producteur de pétrole, et fait craindre des perturbations de l'approvisionnement en brut. La Chine, 2e gros consommateur de brut au monde, tire, elle aussi, vers le' bas la demande pétrolière et fait baisser les prix de l'or noir. La Chine a décidé de comprimer sa production industrielle. Et la réaction des marchés ne s'est fait pas attendre. Le pays veut ainsi faire évoluer son économie vers un modèle plus durable mais à la croissance plus lente. Pékin a de fait demandé aux entreprises de quelque dix neuf secteurs, dont ceux du ciment et de l'acier, de réduire leurs capacités de production. Au total, ce sont quelque 1 300 groupes qui devront, sur ordre du ministère chinois de l'Industrie, fermer leurs unités de production les plus anciennes d'ici à septembre et éliminer leurs capacités de production excédentaires d'ici à la fin de l'année. Cette mesure prise par Pékin fait suite à plusieurs signes reflétant un ralentissement de la croissance dans le pays. Les cours de brut alternent ainsi des hausses et des baisses qui ne sont pas sans conséquences sur les revenus des pays pétroliers, dont l'Algérie. Le pays qui dispose d'un matelas de devise confortable aujourd'hui risque de se retrouver dans une situation des plus difficiles, si jamais, il y a retournement dangereux sur les marchés pétroliers. L'Algérie n'a pas réussi à faire baiser sa facture des importations, en dépit des nombreuses mesures restrictives qu'elle a prises. De même qu'elle n'a pas su tirer profit du redressement des marchés et des revenus qu'elle a engrangés pour mettre en place une réelle économie en dehors des hydrocarbures.Y. S.

Chevron : forte baisse du bénéfice trimestriel, pénalisé par le prix du brut
Le numéro deux américain de l'énergie, Chevron, a annoncé un bénéfice en forte baisse et moins bon qu'attendu pour le deuxième trimestre 2013, attribué à la baisse des prix du brut depuis un an et à un recul des marges de raffinage. Le bénéfice net du groupe s'affiche à 5,4 milliards de dollars, un quart de moins qu'il y a un an, précise Chevron dans un communiqué. Par action il ressort à 2,77 dollars alors que les analystes s'attendaient à 2,96 dollars. Le chiffre d'affaires a reculé de 8,4%, à 57,4 milliards de dollars, meilleur que les 56 milliards attendus. Les coûts opérationnels ont reculé mais pas assez pour compenser la chute des recettes. «Nos résultats du deuxième trimestre sont ressortis en baisse comparé à un niveau très élevé un an auparavant», a commenté le P-dg John Watson, cité dans le communiqué. «La baisse était largement due aux conditions de marchés moins bonnes pour le brut et les produits raffinés, mais les résultats ont également pâti de réparations et périodes de maintenance dans nos raffineries américaines», a ajouté le P-dg.
R. E.

Irak : une loi sur les hydrocarbures en projet
Un projet de loi sur le pétrole et le gaz pourrait être soumis au Parlement irakien au cours des prochains mois. Ce texte pourrait compliquer les activités des compagnies énergétiques étrangères qui ont conclu des accords avec les collectivités régionales, notamment kurdes, en contournant les autorités nationales. L'Irak n'a pas de loi réglementant les relations dans le secteur énergétique. Baghdad ne contrôle pas les contrats d'exploitation des gisements de pétrole signés par les compagnies étrangères avec les régions. Les autorités irakiennes ont annoncé à plusieurs reprises leur intention de sanctionner les entreprises étrangères opérant au Kurdistan sans l'autorisation de Baghdad. Un député de la coalition parlementaire au pouvoir, Mohamed Al Aqili, a indiqué à l'agence russe RIA Novosti, que «le gouvernement irakien avait à plusieurs reprises invité les compagnies étrangères travaillant au Kurdistan à suspendre leurs activités jusqu'à l'adoption de la loi sur le pétrole et le gaz». La société russe Gazprom Neft exploite deux gisements de pétrole au Kurdistan. Bien que cette entreprise ait signé un contrat avec les collectivités locales, elle coopère également avec Baghdad, notamment dans le développement du champ pétrolifère de Badrah.
R. E.


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