Algérie

Les cours du brut s'envolent


Le Brent bondissait à plus de 66 dollars à Londres et à plus de 60 dollars à New York pour le light sweet crude.Une grosse tempête agite les marchés pétroliers, suite aux attaques de drones contre des installations pétrolières saoudiennes revendiquées par des rebelles yéménites. L'opération a déclenché des incendies dans l'usine d'Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et sur le champ pétrolier de Khuraïs.
Elle a fortement impacté la production du royaume, la réduisant de moitié. Riyad perd ainsi 5,7 millions de barils par jour, ce qui est un coup dur pour le pays. La réaction des marchés a été immédiate : hier, le pétrole bondissait à plus de 66 dollars à Londres, où est coté le baril de Brent de la mer du Nord, et à plus de 60 dollars à New York pour le light sweet crude, référence américaine du brut. À l'ouverture, les cours ont bondi de 20% à Londres, le plus fort mouvement en cours de séance depuis 1991 et la guerre du Golfe. Il reste cependant à attendre pour savoir pour combien de temps le marché sera affecté. Le bulletin spécialisé Energy Intelligence a expliqué qu'Aramco était "sur le point de rétablir jusqu'à 40%" de la production perdue, soit environ 2,3 millions de barils par jour. La firme de consultants Energy Aspects a également estimé que le pays serait en mesure de restaurer "près de la moitié" de la production perdue dès hier. La télévision saoudienne Al-Arabiya a, elle, déclaré qu'Aramco, qui traite 1,5 million de barils par jour, était "prêt à redémarrer" les opérations à Khuraïs. Citant des sources proches du dossier, le Wall Street Journal écrit, lui, qu'il faudra "des semaines pour rétablir la pleine capacité de production". Le ministre de l'Energie saoudien, le prince Abdel Aziz Ben Salman, avait déclaré dimanche 15 septembre que le royaume utiliserait ses "vastes stocks" pour compenser en partie la perte de production, et les Etats-Unis ont également autorisé le "recours" à leurs réserves. Le royaume dispose d'une capacité inutilisée d'environ deux millions de barils par jour, qu'il peut utiliser en période de crise. Quant à Goldman Sachs, elle a souligné que si la production est perturbée pendant "six semaines", les prix de l'or noir atteindront "75 dollars". La Russie, un allié de circonstance du royaume, suit de près l'évolution de la situation. Son ministre de l'Energie, Alexandre Novak, a indiqué hier son intention de s'entretenir avec son homologue saoudien dans la journée, non sans évoquer l'approvisionnement des marchés. "Tout dépend maintenant, a-t-il dit, de l'évaluation la plus rapide qui sera faite des conséquences par les collègues saoudiens, qui permettront ensuite de comprendre l'ampleur de l'impact sur la production et l'offre." Il a également déclaré que, "grâce aux réserves mondiales, il n'y a pas besoin de prendre en urgence des mesures supplémentaires". Néanmoins, il est évident que, dans cette situation, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que les pays consommateurs expriment leurs inquiétudes, craignant une crise pétrolière, avec tout ce que cela implique comme conséquences sur les cours du brut, les pays producteurs, l'Arabie saoudite comprise, se féliciteront probablement de voir les cours monter.

Youcef Salami
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