Les cours accélèrent

Les prix du pétrole ont fortement rebondi, hier, aidés essentiellement par les réductions de la production et les espoirs d'une reprise de la demande au fur et à mesure que les pays déconfinent et relancent leurs économies. Les cours ont ainsi atteint leur plus haut niveau en deux mois sous l'effet des restrictions de l'offre, à l'heure où la demande semble reprendre peu à peu dans les plus grands pays consommateurs. Hier, vers 15h GMT, le baril américain de WTI pour livraison en juin grimpait fortement à 32,20 dollars dans la foulée des gains grappillés depuis le début de la semaine.Il avait franchi dès le début de séance le seuil symbolique des 30 dollars, une première depuis le 17 mars dernier. À Londres, celui du Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait de son côté 35,21 dollars à la même heure. La semaine passée, le Brent avait rebondi de 5% et le WTI a progressé de 19%, après avoir déjà terminé en hausse les deux semaines précédentes. Les contrats à terme de WTI pour juin ont également augmenté, avant leur expiration hier. Il y a un mois, les prix de mai ont plongé avant leur expiration, mais les cours ont depuis connu une reprise remarquable suite à l'application des quotas de production fixés par l'Opep+. Outre les coupes envisagées par l'Opep+, la production de pétrole de schiste des Etats-Unis, le plus grand producteur mondial, devrait chuter le mois prochain à son plus bas niveau depuis fin 2018. L'Offre de l'Opep a connu à son tour une baisse historique au mois de mai après l'entrée en vigueur de l'accord de l'Opep+ depuis le début du mois en cours. L'Opep et ses principaux partenaires ont ainsi mis en place une coupe de 9,7 millions de barils par jour sur deux mois, une mesure exceptionnelle entrée en vigueur le 1er mai.
Depuis, l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont annoncé vouloir diminuer encore davantage leur production de brut, dans un contexte d'offre toujours excédentaire et de stockage proche de ses limites. Au chapitre de la demande, le déconfinement et la relance de l'économie à coups de centaines de milliards en Europe et en Amérique du Nord, les régions les plus durement touchées par la pandémie de coronavirus, nourrissent l'espoir d'une reprise et devraient, par la même, réduire le déséquilibre entre l'offre et la demande.
Ali T.