Algérie

Les coups, le légiste et l'avocat



Les coups, le légiste et l'avocat
Dans les histoires de coups et blessures, le légiste est souvent décrié par... l'avocat...
Maître Medi Nouas, l'avocat d'un inculpé de coups et blessures à l'aide d'une barre de fer avait envie de rigoler au moment où un client, un père de famille BCBG. avait dit son étonnement d'entendre la victime prétendre avoir reçu des coups de barre sur le visage.
Et ce même avocat n'avait plus envie aussi de sourire en plaidant l'innocence de l'inculpé: «Madame la présidente, le législateur a prévu tout l'arsenal pour ce qui est des coups et blessures y compris la présence de témoins», s'était écrié le jeune Nouas qui aura mis tout son poids sur l'usage de l'arme blanche, en l'occurrence la barre de fer et surtout autour de la bizarre présence du certificat médical dans le dossier.
«Douze jours d'incapacité!» lancera le conseil qui rappellera, au passage, que le certificat médical est rédigé sous la dictée du plaignant. «Nous voyons mal quelqu'un qui reçoit un coup de barre de fer sur la face, rester debout et avoir la force de se déplacer chez le médecin en marchant et obtenir douze jours d'arrêt d'incapacité», avait ajouté le défenseur de Koléa qui a vivement et poliment prié Larguette, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Koléa (cour de Blida), de relaxer son client au moins pour «l'absence de témoins qui auraient pu éclairer le tribunal à ne pas le prendre pour ce qu'il est». Ici, il convient de préciser que les deux adversaires ont eu maille à partir. Vous l'aurez deviné! d'un malheureux malentendu. Et un malentendu qui a tendance à se généraliser là où deux automobilistes cherchent à garer sur et dans la même...aire libre disponible et donc, un coup de pot à ne pas perdre.
La suite, nous la connaissons. Elle commence par les éclats de voix, la gestuelle provocatrice avant que les deux automobilistes ne descendent de leurs voitures. Et lorsque deux automobilistes en colère quittent le volant, ce n'est pas pour des bises ou des embrassades. Non! Généralement, on descend de voiture pour tordre le cou au malotru!
Cette fois, c'est le plus jeune qui se plaint de coups et blessures à la suite d'un coup de barre à la face. Et pourtant, le miroir de la victime semble intact, sauf si le temps qui s'est écoulé entre l'incident et le procès du 11/12/2011 au début mai 2012, les «bleus» ont disparu de la face pâle de nature de la victime qui a l'âge de l'inculpé, un retraité qui semblait catastrophé voire scandalisé de comparaître avec le statut d'inculpé, un statut que beaucoup de non-initiés confondent à tort évidemment avec le concept hideux de... voyou, de mal élevé, de brigand, de, de et de...
D'ailleurs, comme pour le rassurer, Maître Nouas s'était placé à ses côtés lors de l'interrogatoire alors que Messaoudi, le procureur n'attendait que le moment de récquérir une peine de prison ferme et une amende, juste de quoi faire regretter le fâcheux et condamnable geste du retraité. La scène était émouvante.
Visiblement, l'inculpé était encore plus sonné au moment où il avait vu un de ses proches lui faire un signe de la main histoire de l'encourager à tenir bon jusqu'à la fin des débats.
Des débats qui verront une très bonne Larguette annoncer la mise en examen du dossier, un dossier qui vient s'ajouter aux mille autres où l'absence de dialogue mène aux tristes histoires que certains magistrats redoutent, car désolantes, regrettables, à oublier au plus vite!




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