Algérie

Les coulisses de l'entretien d'El Khabar avec Seif El Islam Kadhafi..



Je voudrais en ce qui concerne l'entretien avec Seif El Islam Kadhafi répondre à certaines interrogations de nombreux amis et lecteurs sur les raisons de l'obtention de l'entretien par El Khabar et par nul autre média international présent à Tripoli.Tout d'abord El Khabar a essayé de couvrir l'événement en Libye depuis le premier jour de la crise, et plus encore après le début de l'offensive sur la Libye, en envoyant un journaliste qui est arrivé au début de la crise jusqu'au passage frontalier à Ras Jdir, mais les conditions sécuritaires et humanitaires ont empêché notre journaliste comme les autres journalistes étrangers d'entrer en Libye. Tout le monde attendait le premier message de Seif El Islam Kadhafi sur la chaine « El Arabia », lorsqu'il avait invité les médias à envoyer des correspndants à Tripoli pour prendre connaissance de la situation, invitation qui a attisé les convoitises de dizaines de journaux et télévisions pour obtenir le scoop, et des informations au c?ur de « l'événement », qui ont aussitôt envoyés leurs meilleurs correspondants et journalistes. S'agissant d'El Khabar nous avons eu la chance de nous rendre en Libye par un appel téléphonique avec Tripoli suivi d'un autre appel avec l'ambassade de Libye en Algérie, qui elle en est remerciée, a facilité les procédures de voyage pour Tripoli. Même si des journaux et des médias internationaux étaient présents à Tripoli, le travail du quotidien El Khabar était remarqué, peut-être en raison de l'accusation des « mercenaires » qui a été collée à l'Algérie même si la preuve du contraire a été apportée. Cet intérêt a explosé après l'obtention de l'entretien avec Seif El Islam Kadhafi, même si la chaine « El Arabia » nous a devancé, tout comme « TF1 », ou le journal italien « Corriere della Sierra », alors que la chaine « CNN » a pu obtenir un entretien avec l'épouse du colonel Kadhafi à son domicile, ou encore la « BBC » qui a obtenu un entretien avec le colonel Kadhafi lui-même. Et je suis presque sur que la chaine « Al Jazzera » fera l'impossible pour obtenir un entretien avec Khadafi ou son fils Seif El Islam. Revenons-en aux coulisses de l'entretien avec le fils de Kadhafi, j'ai du naturellement comme tous les journalistes à l'hôtel des journalistes à Tripoli, déposé une demande pour m'entretenir avec les personnalités qui m'intéressait, j'ai personnellement demandé un entretien avec le vice-ministre des affaires étrangères, Khaled Kaim, le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, et pour la famille Kadhafi, j'ai demandé un entretien avec Seif El Islam et son frère Saadi Kadhafi, et insisté pour m'entretenir avec le colonel Kadhafi. En ce qui concerne le colonel, il m'a été répondu que les conditions sécuritaires ne me permettaient pas de le rencontrer, mais qu'il était possible d'envoyer des questions par écrits auxquelles il répondrait. J'ai de mon coté accepté cette exception au sujet du colonel Kadhafi mais exigé de m'entretenir avec d'autres personnalités que face à face. J'ai par la suite continué mon travail en interviewant et en faisant des reportages, mais la veille de mon départ comme programmé à Alger, c'est-à-dire vendredi, je me suis renseigné sur mes demandes d'entretien avec la famille Kadhafi, on m'a alors répondu qu'il fallait retarder mon voyage en raison d'une affaire importante sans me donner plus de détails. Je suis donc resté deux jours de plus à Tripoli à attendre un appel, et vers la fin de la deuxième journée j'ai reçu un appel téléphonique d'une personne qui me demandait « si j'étais libre pour venir tout de suite », alors que j'étais assis avec des journalistes et photographes algériens travaillant pour des médias internationaux. J'ai alors cherché à l'hôtel un moyen pour me rendre sur place, un endroit calme de la capitale, entre des habitations, ou je suis monté dans une autre voiture ou m'attendait le vice ministre des affaires étrangère Khaled Kaim, et une voiture qui nous précédait. Nous avons fait le tour de la capitale durant environ une heure probablement dans le but de brouiller les pistes, puis nous sommes arrivés dans un endroit sombre et sans circulation ou nous sommes également restés 45 minutes avant qu'une voiture ne nous fasse un appel code phare. Nous avons alors refait un tour dans les rues et quartiers de la capitale, ou je n'arrivais pas à me retrouver même si je n'avais pas les yeux bandés, nous sommes alors arrivés devant un bâtiment, ou je n'ai pas su avec qui j'allais m'entretenir jusqu'à ce que Sif El Islam vienne m'accueillir. Celui-ci m'a accueilli avec le sourire et était accompagné de nombreuses personnes dont des gardes du corps. Je suis entré dans une chambre pendant que Seif El Islam s'entretenait dans l'autre avec ceux qui m'avaient accompagné. J'ai attendu une vingtaine de minutes avant d'être rejoint par Seif El Islam très sur de lui et décontracté, qui m'a demandé des nouvelles de l'Algérie et des algériens. Seif El Islam a semblé durant l'entretien très confiant et déterminé à s'attaquer à la France et à montrer son « hypocrisie » diplomatique. A la question sur les « mercenaires » algériens il a souri et a répondu que cela ne voulait rien dire et que cela avait d'autres visées. Durant l'entretien qui a duré presque une heure personne n'est entré, Seif El Islam n'a pas semblé tendu, et personne n'est venu l'informer de quelque chose, il semblait tout contrôler. L'entretien a pris fin et j'ai attendu que mes accompagnateurs qui étaient au nombre de quatre ou cinq, sortent, nous avons roulé sur une centaine de mètres avant que les voitures ne se séparent et que l'une d'elle me ramène à l'hôtel ou séjournent les journalistes étrangers.


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