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Les corps communs et les travailleurs de l'administration en grève de 3 jours Santé : Ils menacent de recourir à une grève illimitée à partir du 7 octobre



La rentrée sociale est entamée avec un lot de manifestations et de grèves dans différents secteurs, tel celui de l'éducation et de la santé. Les syndicalistes renouent avec la protestation et mobilisent leurs militants décidés à obtenir gain de cause.
Ainsi, le Syndicat national autonome de la Fonction publique (Snapap), par la voix de Rachid Djani, son secrétaire général dans la wilaya d'Alger, avait déposé un préavis de grève des corps communs et de l'administration de la santé pour les journées du 16, 17 et 18 septembre courant.
M. Djani s'est déclaré «satisfait» de cette première journée de mobilisation marquée par un taux de suivi moyen de 60% pour tout secteurs confondus. Il cite l'hôpital psychiatrique Drid Hocine et le centre de santé de Bord El Kiffan qui ont connu un taux important, respectivement 95% et 90%, contre 80% pour l'hôpital Zemirli. Par contre, un taux de 30% a été relevé aux CHU Med Lamine Debaghine et Mustapha Pacha. Il s'attend à ce que la mobilisation augmente au fur et à mesure et pense qu'elle ne sera pas entravée par les intimidations auxquelles ont été confrontés les grévistes.
M. Djani ne compte pas se contenter du satisfecit de cette première journée car si les revendications ne sont pas satisfaites, il annonce d'autres actions de protestation. Le syndicat prévoit une grève de 5 jours le 23 septembre, et une autre illimitée à partir du 7 octobre. Hier, au CHU Mustapha Pacha, un rassemblement a été observé sous le slogan «Respect de l'exercice syndical, droit à la formation et au perfectionnement». Nourredine Benkouar, président de la section syndicale du Snapap de cet hôpital,
a indiqué que tous les corps communs et les membres de l'administration ont une plateforme de revendications bien établie. Il demande à la tutelle de respecter les travailleurs, leur droit à la dignité. A titre d'exemple, il indiquera que les employés de l'hôpital ont bénéficié d'une très maigre augmentation, à savoir 900 DA, alors qu'ils revendiquent une prime de 4500 DA minimum. Un agent polyvalent présent au rassemblement nous indiquera qu'il est employé au CHU depuis 18 ans et qu'il a un salaire de 9000 DA seulement, y compris les primes, souligna-t-il ironiquement.
Un chauffagiste diplômé nous indiquera toucher 20 000 DA et n'arrive pas à subvenir aux besoins de sa famille. «Notre paie du mois dernier ne nous est toujours pas parvenue alors que le dernier délai était le 15 septembre. Nous vivons à crédit, nous n'arrivons pas à joindre les deux bouts, il faut que nos revendications soient prises en compte et appliquées», nous a-t-il dit. Pour attester de ces dires, il nous montre sa fiche de paie et sur son téléphone une image d'une longue liste de noms.
«Ce sont toutes les personnes auxquelles je dois de l'argent, la liste est longue mais je n'ai pas le choix. Si je veux nourrir ma famille, je suis obligé de recourir au crédit». M. Benkouar précisera que les piquets de grève s'organisent de 8h à 13h. La période choisie pour lancer ce mouvement n'est pas anodine. Un employé nous mentionnera que la rentrée est une période propice pour lancer une grève, de plus, ces employés ont eu beaucoup de dépenses entre le mois de Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire.
Des intimidations et des menaces de retrait sur salaire auraient été proférées à l'encontre des grévistes de ce CHU. Concernant un éventuel soutien des autres syndicats ou des autres employés du CHU, M. Benkouar nous indiquera que les corps communs se sont toujours mobilisés quand de nombreuses catégories du personnel médical appelaient à la grève mais qu'en ce qui les concerne, personne n'est venu les soutenir. Un autre agent polyvalent dira :
«Personne ne veut nous soutenir, nos revendications ne vaudraient pas les leurs, un agent reste un agent, il n'a pas le droit d'évoluer ni d'avoir une formation. Nous ne sommes pas des moins que rien, l'hôpital fonctionne grâce à nous, c'est nous qui organisons le confort, l'hygiène, personne ne doit l'oublier.» Pour sa part, Mme Djoudi, chargée de communication au CHU, indiquera que c'est une minorité qui observe la grève. Concernant la plateforme de revendications exigée par les grévistes, elle indiquera ne pas pouvoir donner un avis tranché, statut oblige.
Elle estime cependant que les revendications peuvent être légitimes mais qu'il faut laisser le temps au nouveau ministre de la Santé afin qu'il puisse s'imprégner du terrain et étudier tous les dossiers car «le secteur de la santé est un domaine sensible, même avec la meilleure volonté, il est difficile de gérer ce secteur, d'autant que les efforts fournis ont du mal à être perçus par tous».
Concernant les éventuelles sanctions que pourraient encourir les grévistes, elle indiquera que c'est au ministère d'en juger selon le caractère légal ou pas de la grève. Au CHU Med Lamine Debaghine de Bab El Oued, un rassemblement a aussi été organisé, et les piquets de grève ne sont pas prêts de s'arrêter, selon M. Yazid, président de la section syndicale du Snapap dans ce CHU.


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