Tout se vend et tout s'achète dans cette triste contrée prise en otage, où le temps s'est arrêté à la mauvaise époque. C'est la tendance, et rien n'échappe à l'esprit mercantile des maquignons de tout bord qui sont aux aguets pour faire de précieuses affaires. Tout se vend et tout s'achète et il n'y a aucune limite pour vendre, acheter, s'approprier, soutirer et se constituer une fortune colossale, frauduleuse, sur le dos du pays. Aux enchères ou au prix fixe en vend sa dignité, sa raison, son esprit et sa fidélité pour arriver à sa fin cupide. On cède, on vend, on achète et on détourne, quoiqu'on dise et quoiqu'on fasse, avec une large facilité, des espaces verts ou des biens d'utilité publique avec la complicité des intermédiaires mouillés qui préparent le terrain. Il existe une espèce de vendus qui prolifèrent et qui vendraient leurs âmes au diable, juste pour s'accaparer illégalement des biens qui ne leur appartiennent pas.La convoitise, les envies, le plaisir et le faste des grandes classes font rêver les individus ambitieux qui n'ont pas froid aux yeux et qui sont prêts à tout pour entrer dans le cercle des milliardaires. On achète tout, «hate bark, li kayen !». On vend des appartements et on concède au dinar symbolique des terrains qui sont ensuite détournés de leurs affectations initiales ou revendus à la barbe du fisc. On négocie, on spécule dans des transactions à l'amiable, dans des arrangements douteux, qui dépassent plusieurs milliards de centimes avec paiement «be chkara» (au sac) et monsieur qui de droit n'y voit que du feu.
On vend, on achète et on brasse dans l'informel comme dans un souk hebdomadaire aux mains des maquignons qui font joyeusement en plein jour leur commerce illicite. Les dispositions décidées pour mettre en ?uvre le système de paiement en ligne ou le cheque bancaire, ce n'est finalement que pour faire le décor de la vie politique. «El kanoun la yehmi el moughafel» (la loi ne protège pas les négligents). Les temps sont favorables aux chiyatas et aux vendeurs de patates qui se sont convertis en importateurs véreux et en investisseurs de circonstance pour profiter de l'aubaine. Quant aux hommes politiques, ils continuent à investir dans le commerce du vent.
Les vendus d'hier sont restés fidèles au commerce de la traîtrise. Dans cet espace de temps mort, on vend et on achète des voix pour faire le plein du prochain scrutin, pour remporter le quorum et continuer ainsi à traire notre mère patrie...
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Posté Le : 18/10/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hamid Dahmani
Source : www.lequotidien-oran.com