Algérie

Les contrevérités du SG du ministère de la Santé



Le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdallah Bouchenak Khelladi, s'est vertement attaqué à  la presse et aux producteurs de médicaments. Lors de son passage à  la télévision algérienne Canal Algérie, dans l'émission «Question d'Actu» consacrée à  la récurrente rupture des stocks de médicaments, il a ardemment défendu le ministre, Djamel Ould Abbès, imputant la responsabilité des ruptures aux producteurs nationaux. Il accuse ces derniers de pratiquer la surfacturation, d'avoir réalisé des chiffres d'affaires faramineux. Quant aux importateurs, il leur reproche de ne pas avoir importé les quantités prévues dans les programmes signés par ses services avec un retard de près de 6 mois. Ce qui a d'ailleurs amené le Premier ministre à  exiger la remise des programmes pour l'année 2012 dans les temps – certains ont déjà été remis hier aux responsables des entreprises importatrices et productrices. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a bien rappelé à  l'ordre Djamel Ould Abbès et son équipe, le mois dernier, en lui endossant toute la responsabilité concernant les ruptures de stocks de médicaments. Pour M. Bouchenak, les instructions du Premier ministre ne sont que «le fruit de tout le travail élaboré par son département pour trouver des solutions. Les pouvoirs publics, le Premier ministère ont été saisis depuis plusieurs mois, mais… ». Il accuse carrément le Premier ministre, sans le nommer, de n'avoir pas pris les décisions nécessaires pour débloquer la situation. Pourquoi alors sont-ils aujourd'hui dessaisis du dossier par Ahmed Ouyahia, qui exige de cette même équipe de procéder à  l'installation de l'Agence nationale du médicament dans les plus brefs délais ' Une décision de mauvais goût, selon M. Bouchenak, qui a déjà préparé un nouvel organigramme pour le ministère de la Santé, particulièrement pour la gestion du médicament, qui a été rejeté par le secrétariat général du gouvernement. Installé en octobre 2010 au ministère de la Santé, M. Bouchenak a été chargé depuis cette date par Djamel Ould Abbès de ce dossier. Tous les dossiers d'autorisation d'importation ont été centralisés à  son niveau et c'est lui qui convoque personnellement les opérateurs de la pharmacie pour l'étude des dossiers. Interrogé lors de cette émission sur les bienfaits de la décision relative à  l'installation de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, il s'est obstiné à  répéter que «cette agence n'est qu'un outil de régulation». Il est même allé jusqu'à dire qu'il sera question juste d'un transfert de la direction de la pharmacie, puisque cette dernière assure déjà les missions de l'agence, contrairement à  tous les intervenants qui ont applaudi la décision du Premier ministre. «Cette agence est un centre d'expertise et de décision» et de recommander l'application des normes internationales. «Elle ne doit pas àªtre une direction de la pharmacie bis», ont souligné unanimes les représentant du Snapo, de l'UNOP, de l'Ordre des pharmaciens, en regrettant tout le retard mis concernant la décision de son installation.
Le reportage diffusé lors de cette émission en dit long sur la situation insoutenable des malades. Les témoignages de malades, qui racontent leur situation désastreuse, remettent en cause toute l'argumentation de ce représentant du ministère de la Santé, censé rassurer les malades et alléger leurs souffrances. Des insuffisants rénaux et des cancéreux complètement délaissés ont exprimé leur profond désarroi et suppliaient les pouvoirs publics de mettre à  leur disposition les médicaments nécessaires pour le traitement de leurs maladies. «La douleur nous ronge», «nous sommes des morts vivants», «les médicaments sont introuvables ni dans les hôpitaux ni dans les pharmacies», tels sont les cris de détresse de ces malades interviewés, qui ne trouvent malheureusement pas d'oreille attentive.
 


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