Algérie

Les contractuels quittent Béjaïa et préparent la riposte



Les contractuels quittent Béjaïa et préparent la riposte
Les enseignants contractuels et vacataires, délogés brutalement par la police à Boudouaou, près d'Alger, ont mis fin à leur mouvement à Béjaïa, jeudi dernier. Les contractuels, qui ont été évacués pour la plupart vers Béjaïa, ont assiégé la Direction de l'éducation.Un siège ponctué de manifestations dans les rues et par des actions de solidarité des acteurs de la société civile et politique et de syndicats de l'éducation nationale. Toutefois, après une assemblée générale, élargie aux acteurs sociaux et politiques, qui les ont accompagnés, il a été décidé de mettre un terme à ce mouvement. Un des acteurs sociaux ayant pris part à l'AG nous a confié, hier, que nombreux étaient les participants favorables à la fin du siège."On leur a dit que si le mouvement des contractuels et des vacataires était véritablement national, pourquoi n'y a-t-il que la Direction de l'éducation de Béjaïa qui est assiégée ' Les contractuels et vacataires présents à Béjaïa sont issus de plus d'une vingtaine de wilayas ; on leur a demandé de poursuivre le mouvement chacun dans sa wilaya. Et ici, nous nous tiendrons prêts", affirmera-t-il.En effet, les dizaines d'enseignants contractuels, qui ont été refoulés de Boudouaou, étaient originaires pratiquement de toutes les wilayas du pays. Et parmi eux des femmes. S'il est vrai que la solidarité manifestée par les acteurs politiques et sociaux a beaucoup joué, beaucoup craignaient le pourrissement et une deuxième intervention musclée de la police, d'autant que la ministre a tenu bon en dépit de la flexibilité dont elle a fait montre durant tout le mouvement. Mais les parents d'élèves s'impatientent. Ils n'ignorent pas que le semestre, très court, est déjà bien entamé.Selon les témoignages des délégués des contractuels et vacataires, c'est dans la nuit de dimanche à lundi que les forces de l'ordre les ont embarqués dans des bus sans respecter leurs wilayas d'origine. Et les bus ont pris la direction de Blida, de Birtouta, de Relizane, d'Aïn Defla... Et il y avait à bord des bus à destination de Béjaïa des enseignants de la quasi-totalité des wilayas. On affirme qu'on a failli les débarquer à El-Yachir, du côté de Bordj Bou-Arréridj. Mais devant la protestation des enseignants, les bus ont continué leur route jusqu'à Béjaïa, où les protestataires pensaient être en sécurité.Les contractuels préparent la contre-attaqueMais les contractuels ne comptent pas en rester là. En effet, ils se préparent à reprendre le chemin de la protestation et continuent d'exiger leur intégration sans condition et surtout sans passer par le concours de recrutement prévu le 30 avril prochain. Selon Saïdi Bachir, coordinateur national des enseignants contractuels, une action nationale est programmée pour demain dimanche, elle consiste en l'organisation de sit-in à travers l'ensemble des Directions de l'éducation du pays, afin de dénoncer "l'injustice" et le "mépris" des autorités à leur égard. "Au lendemain de l'assaut de la honte mené par la police, nous avons promis de revenir à la charge et de ne pas abdiquer, eh bien, nous sommes plus déterminés que jamais", a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : "Ce dimanche nous préparerons une grande action qui consiste en des sit-in devant toutes les DE du pays. Nous n'allons pas nous taire devant l'injustice et le mépris." Interrogé sur la finalité de ces sit-in, notre interlocuteur révèlera qu'"après avoir entamé des consultations avec la base, notre coordination a pris la décision de réinvestir le campement de Boudouaou et tenter de marcher vers Alger". Et de préciser : "Lundi, nous nous sommes donné rendez-vous à Boudouaou pour entamer notre marche vers Alger, mardi matin." Dans la foulée, Bachir Saïdi répondra aux "allégations" et aux "fausses informations", selon ses dires, colportées par le département de Mme Benghabrit faisant état d'une inscription massive au concours de l'éducation. "Je le dis et le redis, aucun contractuel ne s'est inscrit à ce concours. Mme Benghabrit fait dans la désinformation afin de briser notre mouvement", dira-t-il. Avant de s'insurger contre la politique "brejnevienne" de la ministre de l'Education. Cette dernière avait indiqué, pour rappel, que "l'Etat a fait preuve d'une grande sagesse dans le traitement de ce problème et a pris en charge les préoccupations en initiant des mesures, notamment relatives au retard dans les salaires et dans certaines wilayas le rétablissement des primes auxquelles ils avaient droit". Cependant, il semble bien que ces mesures n'ont pas eu l'effet escompté. En tout état de cause, le bras de fer est relancé entre Benghabrit et les enseignants contractuels.M. Ouyougoute/RAMDANE B.




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