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Les constructions se poursuivent, les espaces d'aération se rétrécissent Réalisation de nouveaux projets sans consultation véritable des professionnels du domaine



Les constructions se poursuivent, les espaces d'aération se rétrécissent Réalisation de nouveaux projets sans consultation véritable des professionnels du domaine
Par Karima Mokrani
Simples citoyens, architectes et professionnels ne sont pas satisfaits de la qualité des constructions des logements et autres ouvrages réalisés jusque-là en Algérie. Dans les petites et les grandes villes, au nord et au sud du pays, partout le constat est le même. L'identité culturelle algérienne, chaque région ayant ses propres spécificités, n'est pas respectée et c'est toujours le travail à la hâte, la quantité au détriment de la qualité, qui prime dans tous les projets. Ceux qui sont à la charge des entreprises nationales, publiques ou privées, comme ceux confiés à des entreprises étrangères, de différentes nationalités, sans consultation au préalable des professionnels en Algérie. Encore moins les futurs habitants et usagers. Ce n'est pas seulement une histoire de consultations, d'associations aux discussions qui concernent le projet architectural, mais il s'agit aussi des risques nombreux que cela engendre et qui affectent
sérieusement le quotidien du citoyen algérien. Ce dernier qui ne se sent libre ni dans son propre foyer ni à l'extérieur. Habitations trop exigües, absence totale d'intimité pour les adultes, les enfants et les personnes âgées.
La situation est pire encore à l'extérieur, où les espaces dits d'aération, de jeux et de détente sont réduits à de petites cours, des petits couloirs très souvent sales, mal aménagés et mal entretenus. Tout un environnement censé ramener la paix et la quiétude, dans une vie pleine de stress et d'empressement pour tout, devient lui-même source d'inquiétude, voire d'insécurité. La surpopulation dans pratiquement toutes les villes du pays n'est pas pour arranger les choses. Tous les espaces sont occupés par des voitures, des marchands ambulants et de nombreuses personnes de passage se rendant dans différents endroits pour des affaires administratives et autres. C'est là un autre problème. «Nos villes sont trop surpeuplées. Alger, de façon particulière, est saturée. On n'arrive plus à respirer. Ce n'est pas seulement un problème de croissance démographique mais aussi d'implantation des structures administratives et
économiques. Les citoyens des 48 wilayas du pays transitent par Alger pour régler des affaires d'ordre administratif et autres.
Il faut penser sérieusement à transférer certaines administrations publiques. Il faut avoir le courage de le faire. Bien sûr, c'est aux politiques de le faire, pas aux simples citoyens. J'insiste, il faut qu'il y ait une décision politique courageuse de transférer certaines administrations vers d'autres wilayas du pays», indique une personne proche du domaine de la construction et de l'aménagement urbain. Et ce dernier de rappeler le projet de transférer la capitale aux Hauts-Plateaux, plus précisément à Djelfa : «Ça a fait trop de bruit un certain temps mais on n'en parle plus aujourd'hui. Où en est le projet ' Personne ne le sait. Certainement, il est mis aux oubliettes. Il n'intéresse pas beaucoup de monde, peut être même qu'il dérange certaines parties, des intérêts personnels.» Autre problème dont se plaignent de nombreux citoyens, leur relogement dans d'autres communes (attribution de logements sociaux, éradication de l'habitat précaire') sans que cela ne soit suivi de réalisation, à temps, et dans les règles, des espaces d'accompagnement nécessaires, à l'exemple d'antennes administratives, structures sanitaires'et, plus grave encore, d'établissements scolaires. C'est le calvaire pour des centaines de milliers d'enfants scolarisés, dans différentes wilayas du pays, particulièrement à Alger. Parents d'élèves et enseignants n'ont eu de cesse de dénoncer cette situation, résultat d'une mauvaise coordination entre les services du département de l'éducation nationale et celui de l'habitat. Cela dure depuis au moins quatre ans. L'annonce récente du lancement de nouveaux projets de logements (sociaux, LSP, Aadl'), toujours dans la capitale à Alger, suscite autant de joie que d'inquiétude. «C'est une bonne chose pour les nombreuses familles sans logement mais c'est aussi un grand risque de voir la ville étouffer davantage», estiment des citoyens.
K. M.


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