Les Constantinois ne concèdent rien

La 41e marche populaire du vendredi à Constantine aura été une réponse cinglante à la tenue d'une élection présidentielle dans les conditions actuelles. Par milliers, les Cirtéens ont fait entendre leur voix en ce 41e vendredi, celle du rejet de l'élection présidentielle sous le régime politique en place. En effet, comme de coutume, à la fin de la prière du vendredi, une gigantesque procession a commencé à se former avec l'arrivée massive de citoyens des quatre coins de la wilaya.Les marcheurs, qui ont sillonné les principales artères de la capitale de l'Est, depuis le palais de la culture Mohamed Laïd-El-Khalifa jusqu'à la place de la Pyramide, en passant par les allées Ben-Boulaïd, l'avenue Belouizdad (ex-Saint-Jean), le boulevard Abane-Ramdane, l'axe principal longeant le centre-ville, ont réitéré leur rejet total de l'élection présidentielle par des slogans récusant cette échéance, lesquels ont résonné dans les entrailles de la ville, tels que "Ya Ali Amar, bladi fi danger, ou enkemlou fiha la bataille d'Alger'', "Issket el-vote, ouadjeb watani'', "Makanch el-vote, diroulna les menottes", "Adeptes du casse-croûte, il n'y aura pas de vote". "Souveraineté populaire, période transitoire", ont-ils, entre autres, scandé.
Les marcheurs du "O", en référence à l'itinéraire en forme de boucle emprunté depuis le début de la révolution citoyenne, ont tenu à exprimer leur solidarité avec tous les détenus d'opinion et ont dénoncé, également, les arrestations massives parmi les activistes du hirak. Ils ont crié haut et fort : "Libérez Bouregâa". Des mots d'ordre traditionnels ont également retenti tout au long de l'itinéraire emprunté par les marcheurs "Djazaïr hourra dimocratia", "Le peuple veut l'indépendance" et bien d'autres, tels que "Bensalah dégage, Bedoui dégage".

Ines Boukhalfa