Algérie

Les consommateurs payent le prix de la dérégulation



Depuis plusieurs semaines, les pères et mères de famille laissent éclater leur colère contre les vendeurs des produits maraîchers au vu de la flambée des prix hors du commun : des tomates à 90 DA le kg, des citrons à 400 DA et la pomme de terre et les poivrons frôlant les 200 DA. Une situation qui a poussé de manière toute imprévue l'arrêt d'activité de certains marchands comme à Hay Emir-Abdelkader : "Je ne vends rien aujourd'hui, les prix sont trop élevés au marché de gros", tempête l'un de ces marchands. Mais pour justifier cette inflation spéculative, certains ont mis en avant la période de sécheresse ou du moins l'absence de pluviométrie dans la wilaya d'Oran. Mais pour l'un des membres de la Chambre de l'agriculture d'Oran, cet argument ne tient pas la route, comme il nous l'a expliqué par téléphone : "C'est vrai que la wilaya d'Oran connaît un déficit pluviométrique depuis 3 ans.Nous n'avons eu que 200 mm annuellement de pluie, alors que la moyenne est de 300 à 340 mm de pluie. Mais il est faux de faire croire que l'inflation des prix est due à ce facteur", dénie-t-il avant de poursuivre : "Déjà à Oran, il y a peu de production maraîchère, les produits parviennent d'autres wilayas et même ce qu'il y a comme culture maraîchère, les agriculteurs doivent avoir recours à l'irrigation, même si le niveau des puits a baissé, le problème vient de la désorganisation de la commercialisation. Les marchés déstructurés, s'ils étaient organisés avec la traçabilité des produits, la transparence, là on verrait d'où vient la faillite : chez le fellah, le grossiste ou le détaillant". Il n'en demeure pas moins que la question de l'irrigation soit un vrai problème pour les agriculteurs, comme l'indique à titre d'exemple le cas de la plaine de la M'leta, où sur un total de 6200 ha, seulement 700 ha sont irrigués et encore grâce à l'apport de la station d'épuration.


D. LOUKIL


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