Algérie

Les conséquences sur les plaines agricoles sont incalculables



Les conséquences sur les plaines agricoles sont incalculables
-Commet expliquer cette fièvre enragée du défrichement sur les dunes du massif de Bouteldja?'Nous sommes passés en quelques années d'une extension des superficies défrichées, disons «?modérée?», qui n'est pas propre à l'Algérie et qu'on explique par la pression démographique, à un défrichement frénétique qui répond à une logique commerciale informelle de gains faciles. Nous luttons depuis plusieurs années contre ce phénomène, mais je dois reconnaître que c'est très difficile, même si avec les autorités judiciaires, nous avons trouvé une formule se référant au code pénal et à différents textes de la protection de l'environnement pour que les amendes, qui autrefois se situaient autour de 10?000 DA et 15?000 DA l'hectare défriché, passent à 400?000 et 500?000 DA avec des peines de prison pour les récidivistes, qui toutefois restent rares, car les jugements prononcés localement ne sont pas définitifs. C'est par exemple le cas des amendes qui ne sont pas payées à ce jour, car elles sont du ressort de l'administration des Domaines publics. Entre 2011 et 2014, nous avons 85 personnes qui ont été condamnées pour avoir défriché 218 ha. Beaucoup sont des récidivistes notoires.-Il y a donc des obstacles d'ordre législatif et administratif. Et sur le terrain, comment cela évolue-t-il?'Nos agents sont livrés à eux-mêmes ; ils ont l'impression d'être seuls face à une organisation criminelle. Les forestiers ont perdu de leur autorité dans le monde rural sans leurs armes et les attributs de police judiciaires. Beaucoup ne savent pas que le forestier ne peut appliquer la loi sans la présence d'un gendarme à ses côtés quand ce dernier est bien entendu disponible sur les lieux et dans les temps. Je vous citerai le cas récent où nos agents qui ont pris, après verbalisation et plainte en justice, et conformément à la loi, la mesure de détruire les cultures sur des parcelles défrichées, ont été attaqués, pourchassés et retenus prisonniers dans la circonscription où ils ont trouvé refuge. J'ajouterai que beaucoup de ces parcelles défrichées ont été accordées à différentes reprises par les pouvoirs publics dans le cadre de périmètres agricoles attribués à des jeunes. On compte quelque 500 ha qui entrent dans cette catégorie.-A votre avis, que faut-il faire pour endiguer ce fléau?'Je défends avec force et conviction l'idée qu'il faut empêcher à tout prix l'irrigation des parcelles à partir de la nappe que les spéculateurs polluent par ailleurs. Ils prennent l'eau dans les forages, les conduites, les pièces d'eau à la surface du massif et directement dans les eaux souterraines. S'il est souvent difficile de prévenir le défrichement et les labours, car ils opèrent de nuit et nous mettent devant le fait accompli, nous devons leur toucher au portefeuille en les empêchant de faire leur récolte et en saisissant les équipements laissés sur place. C'est une lutte implacable qu'il faut mener pour préserver ce domaine extrêmement sensible dont la destruction peut avoir des conséquences incalculables sur les plaines agricoles qui s'étendent au sud.




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