Les conséquences sur la santé

«Il est difficile de prouver scientifiquement le rapport des cancers enregistrés à  la radioactivité induite par les explosions et essais nucléaires dans ces régions, néanmoins, il faut dès maintenant mettre en place un registre épidémiologique des cancers et des malformations», a déclaré le Pr Afiane, en marge de la Journée commémorative du 51e anniversaire de la première explosion nucléaire française à  Reggane. «Il faut faire une enquête et ouvrir un registre sanitaire qui devrait s'étaler sur de longues années pour recenser les cas de malformations», a-t-il  ajouté. Dans cette enquête épidémiologique qu'il préconise, il est question  d'abord d'un recensement «exhaustif» des cas de cancers et de malformations et d'une étude comparative, ensuite de l'incidence de ces cas par rapport aux autres régions.
Il s'agit d'un travail de «grande haleine» qui demande «beaucoup de moyens et surtout d'efforts», a-t-il estimé. Le Pr Afiane a néanmoins reconnu la difficulté d'un tel travail, au regard, a-t-il dit, à  la configuration de la population qui est en grande partie formée de nomades. Il a expliqué, par ailleurs, qu'il existe deux phases de la radioactivité, d'abord celle générée au moment de l'explosion, au cours de laquelle des doses importantes de radioactivité sont constatées. Pour cette génération de personnes exposées directement aux rayonnements radioactifs, il y aurait  un nombre important de leucémies, a-t-il noté. Cette pathologie, a-t-il poursuivi, apparaît «relativement tôt» et disparaît «assez tôt», entre 3 et 5 ans au cours desquels elle connaît un pic, avant de revenir à  un risque normal au bout de 10 ans. Il y a ensuite, a encore expliqué ce professeur en radiothérapie, les cancers dits «solides» qui apparaissent après une dizaine d'années de l'exposition aux radiations.