Les connaissances

La vie des habitants du quartier est perturbée par les discussions autour des donations des logements et les ventes d'appartements par l'OPGI. En ce sens, les prévisions annoncées sont alignées avec les niveaux de contestation de la population. Pourvu que celle-ci ait l'impression d'être tenue informée régulièrement. Pas de mouvement inutile. Tout est sous contrôle. De qui exactement ' On s'en fiche du moment que c'est sous contrôle. Un marché de l'information ou plutôt de l'intox s'est largement développé autour des enjeux d'attribution des logements neufs ou anciens. Des petits métiers ont apparu afin d'aider ces pauvres gens en attente d'être logés. Ces métiers ne relèvent en rien de l'agent immobilier ou du courtier en immobilier. Et pourtant, de loin on a toute l'impression que ces travailleurs de l'immobilier au noir ?uvrent plus que les agents immobiliers déclarés avec pignon sur rue. Ils savent. Ils sont tenus au jus dans ces dossiers. Ils connaissent personnellement tel ou tel maire ou agent administratif. Ils jurent de faire leur possible pour aider cette population démunie. Evidemment, ces prestations ne sont pas gratuites car ils doivent eux-mêmes vivre et gagner leur pain. Ces sous-employés de la débrouille ou de l'embrouille sont utiles pour animer le rêve d'obtenir un appartement. Ils représentent le dernier espoir, l'ultime chance d'avancer.En attendant, ce sont toujours les mêmes qui attendent le train. Ce train semble fonctionner et contenir des gens. Seulement, il ne fait pas d'arrêt et ne leur donne donc pas la possibilité de monter, à ces laissés pour compte. Ce n'est pas grave, on annonce d'autres trains pour les prochaines heures et jours. L'espoir fait vivre. Force est de constater que ce n'est la faute de personne, c'est la faute à pas de place, pas le jour, pas la peine. Pas de chance.