Algérie

Les conjectures d'espoir face à l'échec annoncé



Les conjectures d'espoir face à l'échec annoncé
Ils vont finir par se fatiguer, les amateurs de nouvelles du front politique. Et passeront à autre chose. Peut-être inventerons-nous une initiative pour le 5 juillet. Il en faut bien une à la hauteur du cinquantième anniversaire de l'Indépendance, une qui soit plus qu'une mesure d'amnistie pour des prisonniers.
Il y a quelque chose d'admirable dans notre patience ; attendre des miracles d'un régime qui n'en a réussi aucun en treize ans ! Comme celui, par exemple, de le voir encourager la promotion politique des jeunes. Malgré la réponse cinglante, sous forme de désignation d'un président d'APN de soixante-quatorze ans, l'opinion populaire oublie et investit dans la prochaine décision : peut-être que le gouvernement... se dit-elle.
Ces innovations en matière de réformes ou de développement, on les a attendues depuis 1999 avec une obstination que n'importe quel dirigeant du monde envierait à notre pouvoir.
Chaque année, à l'ouverture de l'année judiciaire, il est question
d'indépendance de la justice, de
respect des droits de l'Homme
et de lutte contre la corruption. Chaque 8 mars, il est question de la place de la femme dans la société. Le résultat est dans les rapports des institutions internationales et des organisations non gouvernementales, invariablement accablants pour l'Algérie.
Chaque rentrée universitaire, il est question de redonner à l'enseignement supérieur sa vocation d'espace de recherche et d'excellence. Mais des écoles privées, abritées parfois dans de simples appartements, arrivent à concurrencer sa crédibilité en délivrant des 'mastères' à qui peut les payer.
à chaque début de mandat, il est question de programme de relance de la croissance. Mais jamais les exportations extra-pétrolières n'ont décollé de leur structurel 3% !
L'Ecole, installée dans une irréversible déchéance, illustre mieux encore cette longue marche de l'échec. Hier encore, le ministre perpétuel de l'Education proclamait, à Blida, que 'les indices de réussite aux différents examens de fin de cycle (primaire, moyen et secondaire) sont la preuve du relèvement du niveau de l'enseignement national'. Mais comment fait Benbouzid pour parier des résultats d'examens qui ne sont pas encore corrigés, et pour le BEM, pas encore subis '! Ces taux sont-ils programmés ' Un peu comme si le haut taux de réussite du bac allait compenser le faible taux de participation électoral qui délégitime son régime.
Mais, malgré l'échec éclatant, global et collectif, aujourd'hui reconnu par le Premier ministre, les pronostics sur les changements continuent à entretenir la rumeur. Comme si, en deux mandats et demi, les changements maison, au demeurant rares, avaient changé quelque chose à l'irrésistible marche vers la faillite nationale. Face à un pouvoir jamais pressé d'agir et qui rarement agit dans le sens du progrès, on peut tout de même saluer cette méritoire attitude où l'on voit l'espérance de nos commentateurs de café du commerce tenir obstinément tête au pire !
M. H.
musthammouche@yahoo.fr




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