Algérie

Les conducteurs de train maintiennent la pression



Les conducteurs de train maintiennent la pression

Entamée mercredi dernier, la grève des conducteurs de train est entrée hier, vendredi 1 janvier, dans son troisième jour, et rien ne semble plaider pour un apaisement des esprits.Les grévistes ont déposé une longue plateforme de revendications auprès de la direction générale de la SNTF, portant sur une quinzaine de points, sans avoir eu des échos satisfaisants. Contacté à ce sujet, le directeur général de la SNTF, M. Yacine Bendjaballah, a rappelé que la grève est illégale, «nous ne la reconnaissons pas», indiquera-t-il. Toutefois, il confirmera le dépôt par les grévistes d'une plateforme de revendications, soulignant à ce propos que toutes les revendications soumises sont examinées avec les représentants de la fédération des chemins de fer dans le cadre du dialogue permanent avec le partenaire social. Ainsi, souligne notre interlocuteur, «nous avons appelé les grévistes à revenir à de meilleurs sentiments, et reprendre le travail», en attendant de trouver les voies et moyens pour satisfaire les préoccupations des travailleurs, «des préoccupations sérieusement prises en charge par l'administration», relèvera-t-il. Mais les grévistes ne veulent rien entendre. Ils reprochent à la direction générale de discuter avec les membres de la fédération alors que ces derniers ne «les représentent pas», s'insurgent les conducteurs de train qui se trouvent, eux, regroupés au sein d'une coordination syndicale. Le problème est, donc, passé à une autre dimension qui dépasse le cadre administratif. Si cela ne tenait qu'à l'administration, on aurait trouvé un terrain d'entente, mais lorsque les grévistes ne reconnaissent pas la représentativité de la fédération, qui est notre seul interlocuteur légal, qu'on le veuille ou non, souligne M. Yacine Bendjaballah, le conflit prend une autre dimension, syndico-syndicale celle-là, et de ce fait le dossier n'est plus du ressort de l'administration. «Pour ce qui nous concerne, précise le DG de la SNTF, nous avons établi un communiqué signé conjointement avec la fédération, à travers lequel on fait part de la prise en charge des revendications soumises, avec un appel pour mettre fin au mouvement de grève illégal.» Hélas, les termes du communiqué n'ont eu aucun effet convaincant. Les grévistes campent sur leur position, «ils ont même transmis leurs revendications aux députés pour les soumettre directement au ministre des Transports», affirme-t-on. La grève des conducteurs de train met à nu tout le marasme de la représentativité syndicale des cheminots.Une commission de préparation du congrès est bien installée depuis longtemps, déjà, mais les luttes intestines et autres tiraillements entre syndicalistes, ainsi que le laisser-aller adopté sur ce registre par la Centrale syndicale, n'ont pas permis une décantation sur ce terrain miné. L'intervention du secrétaire général de l'UGTA et celle du ministre des Transports semblent, ainsi, d'une nécessité impérieuse pour stopper un conflit qui risque de prendre des pentes très difficiles à remonter. En attendant, les voyageurs et les caisses de l'entreprise subissent durement les effets de cette paralysie du rail.




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