Algérie

Les conditions matérielles de recherche «sont très difficiles», selon Laurent Fabius



Les conditions matérielles de recherche «sont très difficiles», selon Laurent Fabius
Il n'y a pas de survivant du vol AH 5017 d'Air Algérie, a confirmé Laurent Fabius. Les conditions matérielles de recherche sont très difficiles, a-t-il aussi prévenu, ajoutant que les recherches sur place ont commencé. L'enquête sera conduite par le Mali ? territorialement compétent ? avec l'assistance de la France et en étroite collaboration avec l'Algérie.Le bilan de l'accident est très lourd : 112 passagers et 6 membres d'équipage dont 54 Français y compris des binationaux. Des familles françaises et de 14 autres nationalités, dont l'Algérie, sont endeuillées. «Il n'y a malheureusement pas de survivant du vol AH 5017 d'Air Algérie, l'appareil a été repéré cette nuit (de jeudi à vendredi) par les forces françaises sur la base d'indications burkinabées et maliennes à 150 km au sud de Gao et à quelques kilomètres au nord du Burkina Faso.Les débris sont concentrés sur un périmètre de 300 m sur 300 dans une zone de savane et de sable, des accès difficiles particulièrement en temps de pluie», a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui était entouré de Jean-Yves Le Drian (ministre de la Défense) et de Frédéric Cuvillier (secrétaire d'Etat aux Transports) à la faveur d'un point de presse, hier à 15h, au Quai d'Orsay sur «l'opération de recherche et de sécurisation dans la région de Gossi».C'est le Mali qui conduira l'enquête parce que c'est sur son sol que s'est crashé l'avion affrété par Air Algérie, en concertation et en association avec l'Algérie et l'Espagne. A sa demande, le Mali sera assisté par la France pour conduire cette enquête, a précisé le chef de la diplomatie française. Les pays qui ont des ressortissants ont demandé à apporter leur assistance, a aussi indiqué Laurent Fabius.Pour sécuriser la zone où s'est écrasé l'avion, 200 militaires, dont 120 Français, 60 Maliens et 40 Néerlandais, membres de la Misma, sont sur place. «Il est prématuré d'avancer avec une certitude absolue les causes de l'accident, par contre d'importants orages étaient signalés. Et c'est pour les éviter que le commandant de bord avait demandé à changer d'itinéraire», a encore précisé Laurent Fabius. Une des deux boîtes noires a été récupérée. Une équipe du Bureau d'étude et d'analyse (BEA) ainsi que des légistes de la gendarmerie arriveront aux premières heures de la matinée sur les lieux du crash.Par ailleurs, une enquête pour homicide involontaire a été ouverte jeudi par le parquet de Paris, a souligné le MAE français. «Notre intention est d'acheminer le plus rapidement possible les dépouilles à Gao, avant leur rapatriement en France et dans les pays concernés», a fait savoir M. Fabius. Jean-Yves Le Drian a communiqué, pour sa part, toutes les informations techniques concernant les opérations de recherche de l'épave, de sa localisation et de la sécurisation de la zone de l'accident. C'est ainsi que dès que l'information est tombée (à 11h, heure française), deux Mirage ont été détournés depuis le Niger pour une mission de recherche de la zone du crash. «A 18h, plusieurs sources concordantes (Mali, Burkina et membres de la Misma) nous ont orientés vers Gossi. Vers 22h, un de nos drones a survolé la zone de recherche. Deux hélicoptères ont décollé de Gao malgré les mauvaises conditions météorologiques.Ce matin (vendredi, ndlr) le dispositif a été complété par une équipe aéroportée de 200 hommes», a-t-il souligné. «Ce n'est pas une zone de conflit immédiat», a indiqué le ministre français de la Défense. «Gao est toutefois une zone d'insécurité», a-t-il affirmé, pour dire ensuite que toutes les mesures ont été prises afin d'assurer la sécurité des hommes et du matériel. Il a ajouté qu'une base logistique avancée est en préparation à Gossi. «La distance entre Gao et Gossi est de 150 km, dont une grande partie de piste ; il faut plus de six heures pour franchir 80 km. Les opérations vont s'inscrire dans la durée», a encore avancé le ministre de la Défense.C'est ce que dira également le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, qui a décrit les principales phases ? au nombre de trois ? du travail d'enquête. Au préalable, il a rappelé que l'organisation d'enquêtes de sécurité est régie par une réglementation internationale. C'est en ce sens que le Mali conduira l'enquête, mais comme ce pays n'a pas toutes les compétences et capacités requises, il a fait appel à la France. Les trois phases de l'enquête se composent ainsi : la première, limitée à quelques jours, permet le recueil et la préservation de données. La seconde phase concerne l'examen et le dépouillement des données et des documents, le dépouillement des enregistrements des circonstances de l'accident. La troisième comprend l'analyse et les conclusions des circonstances de l'accident, de son origine, des facteurs contributifs.La cellule de crise du Quai d'Orsay a traité, jusqu'à hier en début d'après-midi, 5000 appels téléphoniques. Cette cellule, qui réunit habituellement une cinquantaine de personnes, a été renforcée par 20 bénévoles du ministère. Des cellules ont été mises en place à Orly, Roissy, Lyon, Marseille et Toulouse pour l'accueil des familles. Celles-ci seront reçues cet après-midi au Quai d'Orsay par le président Hollande, pour une réunion d'information complète, en présence des ministres concernés et de représentants du Mali, du Burkina, d'Algérie et d'Espagne. Ainsi, l'Exécutif dans son ensemble ? depuis François Hollande en première ligne au chef du gouvernement et aux ministres concernés (Affaires étrangères, Défense et Transports) ? est mobilisé autour de la tragédie du vol d'Air Algérie qui reliait le Burkina Faso à Alger.




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