Algérie

Les conditions du décollage



Les conditions du décollage
L'Exécutif gouvernemental réfléchit en cette fin d'année, dans la morosité, sur le destin social immédiat, sur les choix des moyens économiques les plus adéquats, l'emploi, les prix et le pouvoir d'achat, bien plus sur le front social qui a pris l'allure de conflits à épisodes caractérisés par des grèves non conformes à la relation de travail. En attendant, c'est la sphère économique qui est priorisée, négociée avec une attention particulière au plus haut niveau de l'Etat pour atténuer les effets de l'imprévu qu'enregistre le marché mondial du pétrole. En effet, c'est la structure du plan quinquennal 2015-19, dont l'unitarisme est défendu avec obstination par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Un quinquennal qui pourrait être "miné" par la baisse continue du prix du baril de pétrole. Le gouvernement s'engagerait-il dans la voie de l'austérité, c'est-à-dire opérer des coupes budgétaires importantes afin d'équilibrer la loi de finances 2015 dans ses volets macroéconomiques et financiers. Cependant, à en croire les déclarations, voire l'assurance avancée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'économie nationale n'est pas aux abois. Il a précisé qu'avant même l'avènement de cet épisode baissier des prix des hydrocarbures, "le gouvernement avait inscrit dans son Plan d'action la préservation des équilibres macro-économiques et financiers en tant qu'objectif essentiel". Ce qui explique que l'Algérie fait face à cette chute des cours du pétrole, mais n'est pas, pour autant, dans une situation de crise, qu'elle dispose de moyens considérables pour y faire.Dans ce contexte, le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika a donné des instructions fermes au gouvernement pour ne pas toucher à l'essentiel des grandes orientations du prochain programme quinquennal de développement et d'entamer des réflexions, plus en détail, des questions touchant à des aspects déterminants pour l'entame de la mise en ?uvre de ce programme et qui sont, au surplus, d'une brûlante actualité économique. Ces questions concernent la diversification de la production nationale à travers l'industrie, les mines, l'agriculture et le tourisme, la non révision de la politique de subvention des produits de large consommation."Aucune subvention ne sera revue, nous ne toucherons à aucune des subventions. Le pays dispose suffisamment de moyens financiers pour faire face à cette situation de chute des cours mondiaux de pétrole", a confirmé, jeudi, le ministre du Commerce, Amara Benyounes. Bien avant cela, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fait valoir, au mois de septembre dernier à l'issue de la tenue de la 17ème tripartite (gouvernement-UGTA-Patronat), l'engagement du président de la République à "garantir une répartition équitable de la richesse nationale", assurant que la politique de subvention des produits de large consommation sera maintenue par l'Etat, pour soutenir les couches défavorisées et que 30 % du PIB de l'Algérie (60 milliards de dollars) sont affectés chaque année aux transferts sociaux. Donc l'heure est à une autre motivation possible pour le gouvernement: le souci de poursuivre les grands axes stratégiques du développement national et de faire place aux ressources inutilisées mais aussi et surtout l'annulation de certaines dépenses de prestige. D'ailleurs, sur ce thème, un large secteur de l'opinion réclame depuis longtemps l'annulation de ces dépenses parce qu'elles constituent et constitueront une ponction sur les ressources nationales au détriment des priorités, surtout dans le domaine social. En effet, trop d'argent a été investi dans des activités et des manifestations diverses qui ne rapportent rien à la société et qui correspondent mal à l'image d'austérité que veut se donner l'Exécutif. Toutes ces questions évoquées apparaissent en filigrane à travers les directives et les orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Un souci constant pour une démarche qui s'inscrit dans le développement économique au titre d'une perspective de protection des acquis sociaux et de renforcement de la solidarité nationale et de la cohésion sociale. Une démarche qui se pose en termes de régulation du marché, de contrôle des prix, d'amélioration des revenus, de répartition des fruits de la croissance, la lutte contre l'inflation, mieux encore en matière de prix et de production, la question la plus urgente est la protection du pouvoir d'achat des citoyens et la participation des consommateurs à la lutte contre la spéculation.




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