Algérie

Les conditions de la relance



Les conditions de la relance
«Le développement du tourisme requiert surtout un changement dans les mentalités»L'exemple est là, dans la dynamique qui a permis aux pays voisins de disposer d'une manne financière appréciable grâce à un tourisme florissant. Le secteur n'est pas l'affaire, en vérité, des pouvoirs publics, mais bel et bien du secteur privé.
Lors de son intervention jeudi dernier devant les députés, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a plaidé pour un changement des mentalités afin de réunir les conditions favorables à un essor du secteur du tourisme, en ces temps de morosité économique due à la chute des cours des hydrocarbures. Dans son argumentaire, figurait le retour aux traditions touristiques qui ont caractérisé l'activité pendant de nombreuses années. Bien souvent, il a été dit que l'exigence ne porte pas seulement sur la quantité d'infrastructures hôtelières disponibles, bien que tout le monde déplore une insuffisance patente en la matière. Mais là où le bât blesse, c'est que, dans les établissements quelquefois classés, on ne peut que déplorer une situation où le mauvais comportement des employés le dispute à l'état de délabrement, parfois avancé, des diverses structures d'accueil.
ne nécessite pas uniquement de l'investissement en hôtellerie, mais requiert surtout un changement dans les mentalités, la promotion du sens du civisme chez le citoyen et la garantie de la sécurité», a ainsi indiqué Ahmed Ouyahia en réponse aux questions des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Un constat maintes fois établi sans que soit mise en oeuvre une véritable stratégie à même d'y remédier. En cinq années à peine, de 2011 à juin 2017 pour être précis, un effort conséquent a été observé et comptabilisé pour ce qui est de la multiplication des hôtels à travers le pays, grâce à un volume d'investissements consenti par le gouvernement afin de promouvoir le secteur du tourisme. C'est ainsi qu'on a enregistré 396 hôtels réalisés par les opérateurs privés, d'une capacité de 30.500 lits, auxquels s'ajoutent cinq établissements d'envergure (quatre et cinq étoiles), relevant du domaine public avec une capacité de 2000 lits. Les statistiques annoncent également la prochaine livraison de 582 autres hôtels en cours de réalisation par des fonds privés. Autant de chiffres, autant de paramètres édifiants qui illustrent malgré tout l'ampleur des efforts consentis face à une demande dont on mesure le degré à chaque saison estivale, lorsque les familles algériennes traversent la frontière Est pour s'offrir une semaine de vacances dans des conditions beaucoup moins chères et bien plus attrayantes. L'argumentaire développé par la majorité d'entre elles est que l'offre intérieure n'est en rien comparable à celle qu'on parvient, non sans d'immenses difficultés, à trouver localement.
Et c'est à ce niveau que se situe, précisément, une bonne part des carences dont souffre le tourisme national. L'accueil est fruste, les prestations lapidaires et les prix prohibitifs, entend-on dire fréquemment aussi bien en ce qui concerne les établissements sur le littoral qu'à l'intérieur du pays. Pourtant, les attraits naturels des paysages et la bienveillance quasi naturelle des populations à l'égard du visiteur de passage dans leur contrée sont des atouts au moins égaux à ceux vantés sous d'autres cieux. Cela était valable bien avant la récession économique actuelle et cela le reste malgré les difficultés nouvelles, bien évidemment.
Aussi, si changement des mentalités il doit y avoir, c'est bien dans le milieu des catégories professionnelles qui sont appelées à gérer et à travailler dans ce secteur. Autant dire que les écoles hôtelières dont le nombre est tragiquement infime et la qualité à revoir en profondeur sont le ressort mécanique d'une relance dont on parle depuis longtemps, mais pour laquelle on n'a pas encore ciblé les véritables outils.L'exemple est là, dans la dynamique qui a permis aux pays voisins de disposer d'une manne financière appréciable grâce à un tourisme florissant. Le secteur n'est pas l'affaire, en vérité, des pouvoirs publics mais bel et bien du secteur privé, à condition qu'il ait la possibilité et l'intelligence de tirer profit d'un partenariat productif avec les grandes firmes internationales qui y prédominent et dont le savoir-faire est incontournable si l'on prétend s'insérer dans le champ très exigeant des tour-opérateurs.


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