Algérie

Les conditions au dialogue, des partis et des personnes



Les partis dits de l'alliance présidentielle sont exclus de tout dialogue, selon le président de ce panel, Karim Younès. Il argumentait cette exclusion comme étant une revendication populaire. L'on ne saurait pas assez sur ceux dits d'opposition, si toutefois ceux-ci avaient une certaine apparence d'existence. Ceci pourrait jusque-là paraître populairement logique. Puisque ces partis étaient derrière tous les mandats de Bouteflika, ils sont par ricochet indésirables dans la construction de l'après-Bouteflika. Cette nouvelle Algérie dont rêve tout le peuple et qui s'est projetée dès le 22 février et qu'avec la compromission, la désinvolture et la propagande de ces partis, elle s'est laissée choir dans les abysses de la médiocrité. Mais, s'agissant d'une commission à caractère politique, loin de tout populisme, le panel est dans l'obligation de pouvoir rassembler tous les acteurs de la scène nationale. Son rôle est éminemment politique. Il doit en tirer et user de toutes les diplomaties qu'offrent les techniques du dialogue. L'essentiel reste le partage de responsabilité de par la concertation flexible, modulable et sereine.Il me vient en souvenir et en exemple cette sentence quasi-prophétique entendue il y a presque une quarantaine d'années par un responsable politique en phase de vouloir en découdre avec une grogne sociale et assenant aux contestataires désireux de brûler une entreprise publique propriété de l'Etat : « l'on ne doit pas détruire l'immeuble qui abrite ces gens que vous accusez, mais l'on doit les chasser et préserver l'immeuble et le faire habiter par des gens corrects, sérieux, intègres et compétents », il aurait pu rajouter, un coup de ravalement de façade, un bon nettoyage d'intérieur, de l'eau de Javel, du Sanibon et voilà !
L'on peut néanmoins admettre qu'un pré-requis de critères conditionnels soit dressé. Que ces partis déclarent en primo et solennellement s'inscrire dans la mouvance du Hirak, de bénir et mettre en exergue les revendications populaires et surtout de désavouer les pratiques de l'ancien régime, en faisant une espèce de mea culpa. Les plaidoiries les déculpabilisant devraient foisonner chez eux. Ils sauront, audacieux qu'ils sont, avoir le verbe pour difficilement se déresponsabiliser des gabegies et des basses besognes commises le long d'une double décennie. Ils trouveront dans la menace, le chantage, l'influence, la domination, l'infiltration, pas mal de subterfuges pour ce faire. Secundo, leurs appellation, abréviation, initiales doivent être bannies à jamais. C'est sur ce plan de la résonnance et de la phonologie, en dehors de leur substance politique, que le peuple ne veut plus entendre, ni voir aussi se répéter ces indications, noms, sigles, dénominations ou génériques. Juste à les prononcer une nausée vous prend à la gorge et vous fait rappeler le temps des cerises amères. A cet effet, il y a lieu de manipuler modificativement et par ordonnance la loi sur les partis, rendant impératif le changement de dénomination, d'ici à un délai très court, de tous les partis agréés au 22 février. Ainsi un nouveau paysage structurellement politique naîtra ou au moins donnera la sensation que nous sommes déjà dans le commencement d'un changement. Un climat quasi-prometteur. Tertio, et c'est le plus fondamental, écarter par la force de la même loi organique sur les partis, avec un truchement de dispositifs, toute personne responsable, membre d'une direction politique, partisane, syndicale ou associative, élue nationale ou locale ayant sous l'égide de ces organisations fait à l'excès l'apologie du cadre, brandi ses fausses vertus ou appelé avec exagération à son maintien. Il y aura tout de même des personnes qui ont su garder une distance, une certaine retenue, voire une opposition quoique vague et muette.
Nous aurons en finalité, par cette illusion, par ces propositions métaphoriques à la limite d'un délire nationaliste imbu d'un v?u pieux, des partis réaménagés, des personnes neuves. L'on ne perd rien à écouter, comprendre et pouvoir répondre. Le droit s'érige dans l'exposition d'un avis et le devoir dans sa non-imposition.
Le propos est de dire, que le pays est dans le strict besoin, à peine de terrible enlisement de sortir sa tête des entêtements et des tentatives de blocage qui l'étranglent de part ou d'autre. Seule la voie des urnes saura faire la décantation à tout imbroglio.


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