Dans une lettre au président de la République, le collectif des concessionnaires avertit sur le risque de voir disparaître l'ensemble des concessionnaires entraînant dans leur sillage de graves conséquences sociales et économiques.Les concessionnaires d'engins roulants sont dans le désarroi. Dans une lettre adressée au président de la République, le collectif des opérateurs économiques déjà en activité, assurant la distribution des machines de construction, de manutention, de travaux routiers, miniers et d'agriculture alerte sur "le risque de dépôt de bilan imminent".
Le collectif de concessionnaires d'engins roulants regroupe 21 entreprises, sur un total de près 44 concessionnaires. Mais selon un représentant du collectif, tous les concessionnaires sont à l'arrêt, depuis la promulgation du décret exécutif n°20-227 du 19 août 2020, fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de concessionnaires d'engins roulants.
Le collectif affirme avoir formulé des demandes d'audience à l'actuel ministre de l'Industrie ainsi qu'à son prédécesseur, "pour leur exposer la situation alarmante dans laquelle se trouvent nos entreprises".
Des demandes qui, jusque-là, sont restées sans réponses. "Nous venons, aujourd'hui, solliciter votre excellence avec l'espoir de trouver en vous une oreille attentive à nos revendications", écrit le collectif dans sa lettre au président de la République, dont Liberté détient une copie.
"Notre appréhension majeure concerne la décision de suspendre toute activité d'importation d'engins roulants depuis le mois d'août 2020", souligne le collectif.
Une décision que les concessionnaires d'engins roulants n'arrivent pas à comprendre. "Comment peut-on suspendre l'activité d'entreprises qui payent leurs impôts, s'acquittent de leurs charges sociales et qui n'ont commis aucune infraction à la législation nationale pour se trouver aujourd'hui au bord de la faillite '", s'interroge le collectif des concessionnaires d'engins roulants.
"Nous ne comprenons toujours pas pourquoi on essaye d'assimiler injustement l'activité d'importation et de distribution d'engins roulants à celle des véhicules", ajoutent les concessionnaires d'engins roulants, estimant que l'activité qu'ils exercent "est substantiellement différente de celle des véhicules".
Pour le collectif, "l'importation, la distribution et le service après-vente des engins roulants, précisément, les équipements de travaux publics, mines, agriculture et manutention n'ont aucune relation avec le domaine de l'automobile".
Ces équipements, soutient le collectif, constituent "un outil de travail indispensable à la réalisation et à l'exécution de projets importants dans le BTP, et à l'agriculture dont l'économie a grandement besoin".
Ensuite, arguent les concessionnaires d'engins roulants, "comparativement à l'automobile, le secteur des équipements BTP/agriculture représente une part marginale dans la balance des paiements en monnaie étrangère".
Chiffres à l'appui, le collectif fait remarquer que les importations d'engins des équipements BTP/agriculture représentaient "seulement 365 millions de dollars contre 3,7 milliards de dollars pour l'automobile en 2019 et 300 millions de dollars contre 2,53 milliards de dollars en 2019".
Le collectif s'interroge : "Pourquoi ne veut-on pas s'appuyer sur le tissu des entreprises existantes dans le domaine de la distribution des engins roulants qui capitalisent une très grande expérience et un savoir-faire inestimable dans le domaine pour déployer les bases d'une industrie nationale des engins BTP/agriculture au lieu d'affaiblir ce tissu d'entreprises, et peut-être son anéantissement."
Le collectif avertit sur le risque de voir disparaître l'ensemble des concessionnaires "entraînant dans leur sillage de graves conséquences sociales et économiques résultant de la perte de milliers d'emplois directs et indirects, et le ralentissement des projets dans les domaines du bâtiment, des travaux publics, de l'hydraulique, des mines et de l'agriculture".
Certaines entreprises ont déjà libéré des employés. D'autres ont maintenu leurs travailleurs, mais elles risquent de ne pas pouvoirs tenir longtemps. Mais plus fondamentalement, les concessionnaires souhaitent "continuer de jouir de leur droit légitime d'exercer leur activité librement", conformément à l'article 4 de la loi n°04-08 du 14 août 2004 relative aux conditions d'exercice des activité commerciales
. "Nous sommes une entreprise de droit algérien. Nous payons nos impôts. Nous nous acquittons de nos charges sociales. Nous n'avons pas enfreint la législation. Nous nous demandons pourquoi notre activité a été gelée pendant une année '", indique un représentant du collectif. "Ce n'est pas la première fois", a-t-il fait savoir, évoquant le gel de l'activité pendant 18 mois à l'époque l'ex-ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb.
Meziane RABHI
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Posté Le : 08/09/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane RABHI
Source : www.liberte-algerie.com