Les comportements des citoyens pointés du doigt

La gestion des ordures ménagères et associées et du comportement quotidien des citoyens par rapport à ce qu'il est convenu dorénavant de qualifier de véritable fléau est dans toutes les discussions.Un véritable branle-bas de combat pour une guerre sans merci contre les atteintes à l'environnement. Les fonctionnaires dont ceux du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs à travers les imams sont en première ligne. Ces derniers étaient en appel pour le prêche de ce dernier vendredi sur tout le territoire national. Sur la base de hadiths du prophète (QSSSL), ces derniers ont prédit les flammes de l'enfer à tout individu qui ne respecte pas la propreté des lieux qu'il fréquente, dans le voisinage de son habitation ou en un quelconque autre site qu'il exploite. L'initiative intervient au lendemain des rencontres animées par des représentants du ministère de l'Environnement et des énergies renouvelables dans les 48 wilayas du pays.
Ces rencontres ont pour objectif d'attirer l'attention des participants, entre opérateurs économiques, élus et acteurs de la société civile, sur les risques que les ordures ménagères et associés font peser sur la santé publique. Même s'ils sont encore à peaufiner, les chiffres et les lettres divulgués ont confirmé la gravité de la situation. Il a été souligné que malgré les efforts consentis par les 1.541 communes du pays, la qualité de l'environnement reste à parfaire. Autorités locales, élus et société civile dont les imams en ont profité pour pointer du doigt les comportements de certains citoyens. Ceux-ci seraient à l'origine de la création de caniveaux à ciel ouvert et de dépotoirs anarchiques d'ordures ménagères et associés.
A l'origine aussi de la dégradation volontaire des infrastructures censées servir pour l'écoulement des eaux de ruissellement. Les populations en prise directe ou dans le voisinage direct de ces lieux sont non seulement confrontées aux odeurs nauséabondes, mais aussi aux moustiques qui pullulent. La situation s'est généralisée. Malgré les efforts consentis par les services de voirie, la majorité des communes ressemblent à des dépotoirs. Il s'agit beaucoup plus de sites où se rencontrent les eaux usées en permanente stagnation. Y voisinent les herbes sauvages poussantes et déchets plastiques. D'où l'inquiétude des populations riveraines.
Celles-ci appréhendent l'accumulation des ordures et des eaux usées génératrices d'odeurs nauséabondes et constituant une industrie de moustiques. «Ça ne rend pas du tout service à la population, ça sent vraiment mauvais et ça rend malade», se désolent majoritairement les citoyens des cités à forte concentration d'habitants. Conscients du danger que cela représente pour la santé publique, les élus des communes ont multiplié les opérations d'enlèvement des ordures ménagères et la réparation des conduites des eaux usées détériorées. Préalablement, ils ont situé les responsabilités. Elles sont à deux niveaux. L'une est dans le comportement des citoyens qui ne respectent pas les lois. Les élus se sont indignés du comportement des riverains qui transforment les canaux d'écoulement d'eaux en dépotoirs.
L'autre faute est au niveau des centres d'enfouissement des ordures ménagères. A en croire les élus de la commune de Sidi Amar dans la wilaya d'Annaba et classée en tête de liste des plus sales d'Algérie, les habitants ont une grande responsabilité dans cette situation. «Il ne suffit pas d'attirer l'attention des autorités. Il faut aussi apporter sa contribution pour y mettre fin», soulignent les mêmes élus Pour d'autres, il y a lieu de faire appel à la société civile comme l'association « Green Beeck» d'Annaba. Celle-ci réalise un énorme travail de sensibilisation de la population de manière répétitive. Il est nécessaire, aussi, de redynamiser les structures de collecte d'ordures ménagère, et mettre en place un creuset de rassemblement des jeunes pour mieux canaliser les pollueurs.
Ce dernier vendredi, les autorités locales, élus et imams de toutes les wilayas du pays, ont dénoncé le manque de civisme dont font preuve les habitants de tout âge. Tous se disent très préoccupés par la situation qui interpelle chacun d'eux par rapport à celle prévalant dans nos communes. Il faut croire que de par l'indifférence qui caractérise leur population respective, celles-ci prennent peu à peu les couleurs de villes sales, puantes et invivables.