Algérie

«Les compagnies pratiquent des remises abusives»



«L'assurance auto est du pain bénit pour les compagnies d'assurances» (en médaillon Amara Latrous)L'avenir du secteur est incontestablement dans l'assurance des personnes.
Les assureurs désavoués par leur propre président. En effet, Amara Latrous, président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR) affirme dans un entretien accordé au journal électronique (TSA) que «l'assurance auto, est du pain bénit pour les compagnies d'assurances de dommages». Ainsi, contrairement à ce que disent les compagnies d'assurance la branche auto n'est pas le maillon faible du secteur. «Elle représente 50% de la production totale du marché», assure t-il. Néanmoins, M.Latrous incombe la responsabilité des pertes que connaît la branche auto aux assureurs eux-mêmes. «Les réductions souvent exagérées font perdre aux compagnies une part du chiffre d'affaires qu'elles auraient pu réaliser», révèle-t-il. Pour lui, l'arrivée sur le marché, tous les ans, de près de 400.000 véhicules est une aubaine pour le marché de l'assurance. «Il est certain que si les compagnies d'assurance ne faisaient pas des remises parfois exagérées dans les promotions qu'elles proposent aux clients, probablement, l'assurance auto aurait pu connaître des niveaux de croissance, une année sur l'autre, importants», a-t-il ajouté. «Si le marché perd de l'argent dans l'assurance auto obligatoire, il ne faudrait pas aggraver cette situation en accordant des remises importantes sur les tarifs des risques facultatifs», soutient-il. «Les réductions doivent être raisonnables et ne pas conduire à déstabiliser l'équilibre financier de l'entreprise», poursuit-il. Pour ce qui est du chiffre de 50 milliards de dinars, qu'avancent certains assureurs, représentant les pertes de la branche automobile, M.Latrous le qualifie de «farfelu». «Je n'ai pas trouvé le raisonnement qui a conduit à déterminer ce montant», a-t-il ironisé. Pour parer aux pertes dans l'assurance automobile, il appelle les compagnies à déplacer la bataille des prix à celle des services et produits. «Les compagnies ont pris conscience qu'il faut travailler davantage à offrir un meilleur service et de meilleurs produits aux clients, à régler les sinistres avec célérité, plutôt qu'à faire de la concurrence sur les prix», a-t-il noté. Toutefois, pour le président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR), l'avenir du secteur est incontestablement dans l'assurance des personnes. «Le marché possède des capacités très substantielles. Les niveaux de croissance en assurance-vie sont plus élevés que les autres branches», soutient-il.
«À l'avenir, le marché des assurances sera fortement boosté par les assurances de personnes qui vont se développer rapidement, avec des croissances à deux chiffres dès 2012», atteste-t-il.
M.Latrous explique que l'assurance des personnes est «un secteur capable de répondre aux besoins des Algériens en matière de protection sociale, avec des produits innovants dans l'assistance, l'épargne».
Cependant, pour que cette branche d'assurance réussisse, il révèle qu'il faut que certaines conditions soient réunies. «Il faut que le marché financier s'améliore et que la Bourse d'Alger redémarre», précise t-il. Ce n'est pas tout! «Il faudrait que l'Etat soit moins généreux qu'il ne l'est actuellement pour que les Algériens souscrivent à des retraites complémentaires», certifie-t-il. Explication: «Les Algériens considèrent dès lors qu'ils sont bien protégés socialement, qu'ils n'ont pas besoin réellement d'assurances complémentaires. Ces besoins seront donc évalués en fonction des couvertures sociales qu'offre l'Etat.
Et moins ces couvertures seront importantes, plus il y aura au niveau des citoyens le besoin d'acheter des couvertures complémentaires auprès des compagnies d'assurance». Aussi, M.Latrous est revenu sur la faible croissance (6%) qu'a connue le marché des assurances en 2010 et 2011. «Il y a eu un ralentissement parce que le rythme de croissance du secteur des assurances a suivi celui du développement des investissements publics qui ont, eux aussi, ralenti», témoigne-t-il. «Mais cette baisse n'est pas propre à l'Algérie. L'assurance mondiale était en recul par rapport aux années précédentes. Elle a commencé à progresser en 2010, à hauteur de 2%», dit-il. Mais M.Latrous voit une relance pour les prochaines années particulièrement avec le redémarrage des grands travaux durant le quinquennat 2010-2014. «En 2012, nous allons probablement connaître un taux de croissance à deux chiffres», espère-t-il. Enfin, M.Latrous est revenu sur le chiffre d'affaires réalisés par les assurances en 2011. «Il est estimé à 82 milliards de dinars, soit 1,2 milliard de dollars.
Il aurait pu progresser fortement s'il était développé de manière plus intensive», a-t-il noté. «Sur les dix prochaines années, le marché peut atteindre l'équivalent en dinars de cinq milliards de dollars. L'activité économique va probablement connaître de meilleurs moments dans les prochaines années», a conclu M.Latrous.


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