Algérie

Les compagnies pétrolières font pression sur Alger BP risque de retarder ses projets



Les compagnies pétrolières font pression sur Alger BP risque de retarder ses projets

Sous pression depuis les différents scandales ayant terni l'image de Sonatrach, le secteur des hydrocarbures risque de subir un nouveau revers.
L'on annonce ainsi l'intention de British Petroleum (BP) de retarder deux projets dans le gaz algérien. Une dépêche de l'agence britannique Reuters affirme, en citant une source anonyme proche de la compagnie pétrolière, que celle-ci risque de réexaminer et retarder ces projets gaziers, notamment dans la région d'In Amenas après l'attaque terroriste en janvier dernier. Un retard somme toute naturel, vu les dégâts infligés au site après l'attaque, d'autant plus que le site de Tiguentourine exploité par Sonatrach en association avec BP et Statoil ne retrouvera ses pleines capacités qu'à la fin de l'année 2013. Toutefois, Reuters explique qu'au-delà des questions de sécurité, les niveaux de production attendus ainsi que les conditions règlementaires régissant l'investissement dans le secteur dérangent.
Intention réelle du groupe de revoir ses projets en Algérie ou tentative de faire pression sur le pays afin d'obtenir plus de concessions. Il est vrai que l'agence britannique reprend les propos de Robert Dudley, CEO de BP, qui avouait cette semaine que l'attaque de Tiguentourine a affecté la firme. Celui-ci a aussi déclaré à des analystes que «si des progrès ont été réalisés sur les plans 2014 et le timing de démarrage des projets implantés à In Amenas et In Salah, les projets en Algérie allaient être réévalués après l'attaque d'In Amenas en janvier dernier». Sur ce, une source de l'industrie pétrolière, «familière des dossiers, selon Reuters, estime que BP ne s'attendrait pas à une production importante en 2014, contrairement à ce qui était prévu initialement».
Les Algériens devront changer de mentalité !
Ceci dans un contexte où les coûts de sécurité se sont envolés après l'attaque d'In Amenas. Des sources industrielles indiquent ainsi à l'agence britannique que des discussions à un haut niveau sont menées sur les questions de sécurité, depuis l'attaque d'In Amenas, et poussent les investisseurs à vouloir revoir les partenariats avec l'Algérie. Ainsi, les sources de Reuters affirment que «c'est la situation sécuritaire qui affecte les projets existants» avant d'ajouter que les Algériens n'ont toujours pas fait assez côté sécurité «pour rassurer BP». Celles-ci vont même jusqu'à penser qu'il y a «nécessité d'un changement de mentalité» chez les Algériens !
Le fait est que, selon ces mêmes sources, «la plupart des compagnies pétrolières internationales revoient leurs postures de sécurité, ce qui sera coûteux. Ainsi, elles doivent être rassurées et avoir des garanties que les investissements supplémentaires en vaillent la peine». Autrement dit, malgré la promulgation en début d'année, les investisseurs potentiels ne semblent pas se satisfaire pour autant des conditions règlementaires, ce qui risque de compliquer les plans des Algériens en ce qui concerne l'intensification de l'effort d'exploration dans l'objectif de reconstituer les réserves d'hydrocarbures. Selon Reuters, BP est loin d'être la seule compagnie à revoir ses projets. Ainsi, des sources anonymes ont affirmé à Reuters que le groupe britannique BG plierait aussi bagage dans la mesure où sa licence pour le bloc Ba Hamou Hassi expirera en septembre et que les négociations sont au point mort. Par ailleurs, l'américain Hess Corp cèderait ses actifs algériens à Cepsa, tandis qu'une autre grande compagnie américaine avait étudié l'opportunité Algérie avant de se décider pour un autre pays et des conditions «plus clémentes».
Il y a quelques jours, le cabinet américain Wood Mackenzie publiait un rapport critique sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
Menace sérieuse ou pétard mouillé ' Pour Nouredine Aït Laoussine, ex-ministre de l'Energie, BP ne peut se permettre actuellement de quitter l'Algérie après les investissements consentis. Il semble ainsi que les pressions se multiplient afin de pousser les Algériens à faire plus de concessions, d'autant plus que le contexte actuel s'y prête. Le secteur est miné par les scandales de corruption et les préoccupations se recentrent actuellement sur le politique, à moins d'une année de la présidentielle.




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