Il fut un temps où chacun faisait le métier qui lui plaisait, avec amour et passion, se surpassant pour atteindre la perfection, sans se soucier de devenir riche ou non. La plupart embrassait le métier paternel qu'ils apprenaient dès la plus tendre enfance. Pendant ces temps pas si lointains somme toute, il suffisait de prononcer le nom de la personne - ou son surnom - pour qu'on pense immédiatement à son métier. Et c'est la même chose pour le commerce : la boulangerie restera une boulangerie durant des décennies; l'épicerie, la boucherie, ou encore le magasin de chaussures, de vêtements, de dinanderie ou de tout autre chose, font de même. Le commerçant ne cherchait pas à changer d'activité et se contentait de ce qu'il gagnait. Mais depuis plusieurs années, nous assistons à un phénomène que tout le monde a d'ailleurs remarqué : le changement d'activité est devenu courant, d'un côté, mais ce qui attire le plus l'attention c'est que des dizaines de commerçants, à intervalles réguliers, choisissent la même chose. Au début, c'était les cafés maures. Partout, dans les rues commerçantes, dans les quartiers ou ailleurs, les cafés ouvraient chaque jour, jusqu'à ce que des personnes affirment : «entre un café et un café, il y a un café». Bien sûr, il ne fallut pas longtemps pour que ce commerce périclite à cause du trop grand nombre de cafés maures. Les propriétaires ont eu beau améliorer le service, ruser et changer le look de leur commerce, rien n'y fit. Ensuite ce fut le tour des pizzerias. Où que l'on aille, c'est le même topo : on ferme quelques jours, on installe un comptoir, des fours, un réfrigérateur on essaie de repeindre pour faire plus joli et le tour est joué : Pizzeria Big Mac, Fast-Food, dans un décor qui rappelle les USA, font leur apparition comme par miracle. Et on les retrouve dans les endroits les plus inattendus et nous nous demandons à qu'ils peuvent bien vendre leurs pizzas, cheese burgers ou autres boureks dans un quartier résidentiel où les gens ne viennent que pour rentrer chez eux. Pourtant, ils ont tenu assez longtemps et certains sont encore en activité. Puis le commerce de la bouffe devint non rentable pour les mêmes causes : il y a trop de pizzerias et la concurrence est rude, il faut donc soit se montrer original soit baisser rideau. Par la suite, ce fut le tour des taxiphones et enfin des vendeurs et réparateurs de téléphones portables. Actuellement, la mode est aux vêtements pour hommes. Partout, à travers les artères, dans les ruelles mal famées, au bas des immeubles ou à même le sol, ce sont les vêtements pour hommes, pour les jeunes surtout, qui ont la côte ! Chaque jour, un nouveau magasin ouvre ses portes, présentant de nouvelles collections, surtout des gilets pour tous les goûts, des jeans, des jaquettes des pantalons, des chemises, des tricots en laines et tout ce qui se fait comme mode vestimentaire pour les jeunes. Ces magasins ont un look futuriste, ayant pris exemple sur les magasins outre-méditerranée, propres et bien achalandés. Même l'accueil est copié sur les vendeurs européens : un sourire avenant, des paroles de bienvenue, le vendeur étant lui aussi généralement un jeune, avec des vêtements très à la mode, comme pour faire valoir la qualité de ce qu'il vend. Ceux que nous avons questionnés ont répondu que les affaires marchaient bien et qu'ils faisaient de gros bénéfices. Pourtant les prix pratiqués dans ces magasins ne sont pas à la portée de tout le monde ! Les jaquettes doublées sont proposées entre 2.400 et 6.000 DA, les costumes de très bonne coupe à 10.000 DA, les tricots en laine entre 1.000 et 2.500 DA, les vestes valent environ 6.000 DA alors que les chemises à carreaux ne descendent pas au-dessous de 1.200 DA. «Notre clientèle se compose essentiellement de jeunes, très peu d'hommes dépassant la quarantaine achètent nos articles», a affirmé l'un de ces nouveaux commerçants. Continuant notre tournée, nous apprîmes que beaucoup de jeunes travaillent tout un mois pour venir dépenser la quasi-totalité de leurs salaires en vêtements, l'essentiel c'est de bien se vêtir, alors que d'autres comptent sur leurs parents, les obligeant à leur donner assez d'argent pour ces achats, d'autres encore vendent n'importe quoi pour gagner assez d'argent alors qu'une bonne partie sont des débrouillards qui gagnent assez bien leur vie, tous les moyens sont bons pour gagner le plus d'argent possible.
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Posté Le : 27/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : T M
Source : www.lequotidien-oran.com