Les commerçants paralysent la ville

Il était presque impossible de sortir ou d'entrer dans la ville de Boumerdès jeudi dernier. Tous les accés étaient bloqués par les commerçants en signe de protestation contre la décision d'interdire le marché. Les protestataires ont été jusqu'à agresser certains automobilistes ou à s'en prendre à leurs véhicules.
Pour éviter le danger, la majorité des automobilistes a emprunté la route du front de mer où une longue procession s'était formée. Les commerçants ne démordent pas et promettent de maintenir la pression cycliquement. Ils accusent les autorités locales de «les pousser au chomage». «Pourtant nous avons des registres de commerce et nous payons nos impôts. Alors si on, nous délocalise sans prendre notre avis et sans être aucunement associé à cette décision, on cherche à se débarrasser de nous tout simplement», mettent-ils en avant. D'autres s'inquiètent pour leurs enfants : «Avec quoi allons-nous nourrir nos familles maintenant qu'on nous a coupé notre source de subsistance '» Assurément, tout le monde est d'avis que la décision de fermeture du marché le jeudi pour qu'il devienne hebdomadaire avec le lundi au lieu de bi-hebdomadaire comme précédemment, a été prise dans la précipitation. Même si le maire de Boumerdès nous a assuré qu'un marché -celui de Corso, 2 km- a été proposé en remplacement de celui de jeudi de Boumerdès et que trois marchés de proximité verront le jour prochainement au chef-lieu, il n'en demeure pas moins qu'il fallait d'abord organiser une rencontre avec les commerçants puis dégager des modalités d'application progressive des décisions. En somme, on a mis la charrue avant les b'ufs. Une manie qui coûte de plus en plus chère avec les mécontentements qui se déclarent ça et là.