Les commerçants lancent un SOS

Une visite d'agents de la voirie s'impose pour dresser l'état des lieux de la voûte d'une prétendue galerie marchande qui présente encore les stigmates d'inondation.De l'eau s'infiltre sans arrêt à travers le plafond du passage tunnel sis en contrebas de la rampe Mustapha-Benboulaïd. C'est l'affligeant constat qui s'offre de prime abord à de rares visiteurs dans l'intérieur pas du tout engageant de ce corridor, notamment à proximité de la bouche de la galerie qui accède à la rue de la Liberté. À y voir de près et en surface, ce n'était pourtant qu'une flaque d'eau stagnante, oubliée sans doute durant le passage nocturne des agents de l'établissement public Netcom sur l'avenue baptisée les cinq avenues Mustapha-Benboulaïd, Abane-Ramdane, Asselah-Hocine, les rues Weisse et de la Liberté. Si le cas est d'autant inquiétant en ces doucereuses journées printanières de décembre, qu'en sera-t-il alors lors des prochaines pluies hivernales sur l'état de cette infrastructure qui, rappelons-le, n'a pas produit l'impact escompté d'égayer d'abord l'aspect urbain d'Alger et de canaliser la pléthore de piétons aux carrefours de l'hôtel Safir (ex-Aletti), à El-Biar et à Alger-Bourse de la place des Martyrs 'Mais qu'à cela ne tienne, cela suffit au filet d'eau de s'égoutter peu à peu dans l'intérieur peu attrayant du corridor. Pour s'en convaincre, une visite d'agents de la voirie s'impose pour dresser l'état des lieux, voire l'actuelle condition de la voûte d'une prétendue galerie marchande qui présente encore les stigmates d'inondation, sous la forme d'une multitude de tâches jaunies et humides.En ce sens, autant d'indices qui témoignent, si besoin est, qu'il y a eu bel et bien infiltration d'eau pluviale, sans que cela ameute les services de la voirie de la wilaya d'Alger. C'est dire que l'acte de gestion ou de préférence d'embellissement s'oppose d'inacceptable manière au bon sens, puisqu'entre-temps, un amas de dalles en marbre et un tas de carreaux de faïence s'empilent sous les échafaudages métalliques assemblés à chacune des quatre bouches de la galerie souterraine. Est-ce à dire que l'équipe d'ouvriers se serait trompé peut-être de besogne ' "Apparemment oui !, nous répond ce pizzaïolo, étant donné que l'essentiel des travaux à entreprendre consiste plutôt à revoir l'étanchéité du plafond perforé en divers endroits afin de l'imperméabiliser contre de probables fuites d'eau. Seulement et au lieu d'une maintenance rationnelle, la Régie foncière de la wilaya d'Alger vient d'ordonner que les murs soit décapés et revêtus de faïence. Pis, il est attendu que les marches soient pavées de plaques de marbre, alors que ces escaliers ne souffrent pourtant d'aucune anomalie ni de malfaçon depuis l'inauguration de ce tunnel en 1982. En outre, ceci n'est rien comparé aux averses automnales et aux récentes pluies hivernales qui ont inondé la galerie de fond en comble. Alors, pour éviter un tel désagrément à de rares clients, nous recueillons le trop-plein d'eau dans ces fûts, que nous déversons ensuite dans la bouche d'égout du corridor", a ajouté notre interlocuteur en désignant de l'index l'enfilade de bacs en plastique alignés contre le mur. Du reste, l'intitulé du chantier n'est pas du tout du goût des riverains, ni des passants qui rétorquent : "La galerie souterraine est en bon état ! Ceci est dû peut-être au taux zéro en matière de fréquentation de cette galerie. À ce sujet, l'embellissement du passage tunnel s'écarte en réalité de l'usage rationnel de la dépense des deniers publics, particulièrement en cette période où l'austérité budgétaire est de rigueur. Et à ce propos, le mieux est de s'enquérir de l'état dégradant de l'avoisinant passage tunnel de la Grande Poste, qui nécessite tout autant d'être rénové." Certes, l'inscription du passage souterrain de la Grande Poste, qui figure à l'ordre de priorité du programme de projets qu'envisageait de lancer la mairie d'Alger-centre au titre de l'actuel exercice, n'a pas trouvé preneur, comme nous le rapportions dans notre édition du 5 mars dernier. En effet, l'acte d'embellissement s'était heurté à l'indifférence d'artisans locaux qui ne se sont pas bousculés au bureau en charge de l'urbanisme. Pis, au dédain de nos maçons s'était ajouté le retrait du leader du secteur des travaux publics, qui a amené la commission des marchés à prononcer l'infructuosité de l'appel d'offres. Mais aux dernières nouvelles, la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger va devoir satisfaire à l'injonction du wali d'Alger de suppléer la défection des entreprises de construction.Autre coïncidence, le cahier des charges prévoyait l'urgence d'examiner le lot d'étanchéité afin d'endiguer le ruissellement des eaux pluviales et des eaux usées qui ont engendré de la moisissure sur les arceaux ainsi que sur les parois intérieures du tunnel. Sept mois, c'était le délai imparti à l'embellissement dudit corridor de la Grande Poste en contrepartie d'une enveloppe budgétaire de 137 644 213,59 DA, dit-on.Et à l'heure où l'on met sous presse, les services techniques de l'APC en sont à l'élaboration de leur troisième appel d'offres pour opter pour l'entrepreneur qui soit performant dans l'embellissement du centre-ville.L N.