Les commerçants de l'informel

En cette fin de mois de Ramadhan, les regards sont essentiellement braqués sur l'Euro-2016. Rares sont ceux qui lorgnent de ce côté-ci de la Méditerranée où, mis à part l'attention accordée aux transferts douteux, l'heure est plutôt à la chorba et aux caprices ramadanesques. Le mois de carême donne bien des idées, y compris à ceux qui restent toujours aux aguets de la moindre affaire juteuse.Ils sont nombreux à s'être imposés sur le marché et aucun transfert ne se fait sans eux. En un laps de temps très court, ils sont devenus incontournables et tous les clubs sont forcés d'y transiter avant de finaliser tel ou tel transfert. Ces commerçants de l'informel agissent dans l'illégalité mais, comble de l'ironie, ils sont sollicités et même suppliés pour intercéder en faveur d'une équipe ou d'une autre. Ils sont si indispensables que même les joueurs y recourent à chaque fois qu'ils ont besoin de leurs services. Connus de tous, ces commerçants de football sillonnent le pays, font le tour des villes et des villages et se font même appeler des managers, histoire de tromper le monde.Bien évidemment, ils n'ont rien de tels mais comme le football est à vau-l'eau, ils ont sauté sur l'occasion pour se faire des fortunes. Et ils ont réussi pour la simple et unique raison que personne ne leur demande des comptes. Ils ont même supplanté les managers légaux qui peinent à les concurrencer. Bref, ces commerçants de l'informel sont inévitables dans le monde d'un football infestés par ces hordes d'affairistes sans foi ni loi. Voilà où en est notre football avant même l'entame de la saison.L'intersaison est propriété de ces énergumènes et ils en font ce qu'ils veulent jusqu'à ce que débute le championnat. Ils prennent du recul pour mieux sauter une fois arrivé le mercato hivernal. Ils sont tout simplement et incontestablement les maîtres des lieux. Saha f'tourkoum.