Algérie

Les commerçants de boissons alcoolisées interpellent le wali



"Le maintien de l'interdiction de réouverture de ces commerces est d'autant plus incompréhensible que la vente au noir de l'alcool n'a fait qu'exploser depuis le début du confinement", a estimé Samir Djebbar, le coordinateur de wilaya de l'UGCAA.Fermés depuis plus de six mois dans le cadre des mesures prises par les autorités afin de lutter contre la propagation du coronavirus, les débits de boissons alcoolisées, les bars et les bars-restaurants de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé, hier, de saisir le wali par le biais du bureau de l'UGCAA pour réclamer la reprise de leur activité.
"Les propriétaires de débits de boissons nous ont saisis car ils trouvent le maintien de la fermeture de leurs commerces incompréhensible.
Ces commerçants qui doivent faire face à différentes charges, et eux comme leurs employés se trouvant aujourd'hui sans source de revenus depuis six mois, vous sollicitent pour la réouverture de leurs commerces et la reprise de leur activité et s'engagent à respecter les mesures de prévention", lit-on dans le courrier adressé au wali ainsi qu'aux services de sécurité par le bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens.
Dans ce document auquel une liste de signataires de 62 propriétaires de magasins de vins et liqueurs, bars et bars-restaurants de la région a été jointe, l'UGCAA estime que ces commerçants exercent en toute légalité et s'acquittent de leurs impôts, exactement comme toute autre activité commerciale.
"Le maintien de l'interdiction de réouverture de ces commerces est d'autant plus incompréhensible que la vente au noir de l'alcool n'a fait qu'exploser depuis le début du confinement", a estimé Samir Djebbar, le coordinateur de wilaya de l'UGCAA. Pour ce dernier, ce qui a été réussi avec le maintien de cette activité dans le confinement, c'est de faire basculer une activité légale et pourvoyeuse de fiscalité vers l'informel.
"Ni la production d'alcool ne s'est arrêtée tant que des échantillons de bouteilles portant une date de fabrication en juillet et août nous ont été présentés ni encore sa vente qui ne cesse de proliférer. L'alcool est en vente partout, sur les routes, dans les villages et même dans le centre urbain et la ville de Tizi Ouzou mais clandestinement.
Les seuls perdants sont ceux qui travaillent légalement et le Trésor public", explique le coordinateur de l'UGCAA qui estime que le maintien de cette activité dans la clandestinité est porteur d'un danger réel. "La prolifération des lieux de vente clandestins peut même poser à l'avenir un sérieux problème de sécurité publique", prévient Samir Djebbar qui estime que laisser l'alcool dans l'informel fait craindre notamment pour les mineurs qui peuvent s'en procurer à tour de bras.

S. LESLOUS


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