Algérie - Revue de Presse

Les commerçants accusés de gonfler leurs marges



Les commerçants accusés de gonfler leurs marges
Le système des marges serait largement en cause dans la flambée des prix de la pomme de terre qui est cédée à 70 voire 80 DA le kilo au niveau des marchés de détail. Le prix de ce légume a atteint des seuils intolérables pour le consommateur algérien. Plusieurs facteurs expliquent cette envolée des prix de ce tubercule. Les producteurs cèdent actuellement ce produit agricole entre 40 et 45 DA le kilo alors que le consommateur le paye deux fois plus cher. La marge des intermédiaires, une fois la marchandise sortie de l'exploitation, atteint parfois les 50%, nous a indiqué hier le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Ahmed Ferroukhi. « La marge est démultipliée sans raison économique. Normalement, elle doit refléter le service », souligne-t-il. Il est important, selon lui, que les différents acteurs s'organisent afin de contrer le phénomène de la spéculation. Le SG du ministère de l'Agriculture reconnaît néanmoins que les spéculateurs profitent des dysfonctionnements qui sont apparus dans le système de régulation. « Nous avons retenu les leçons et nous allons faire une évaluation » pour améliorer l'efficacité de ce dispositif, note-t-il.« Nous allons essayer d'intervenir pour atténuer l'impact de la spéculation sur les prix et ne pas avoir le jeu de yoyo », a-t-il ajouté. L'envolée du prix de la pomme de terre est également imputable à une baisse de la production, notamment dans les zones à fort potentiel comme la wilaya de Aïn Defla où les dernières pluies n'ont pas été sans conséquence sur les récoltes. Elle a empêché les agriculteurs de faire la récolte, provoquant ainsi, dans certaines régions, le pourrissement de cet aliment. L'on a ainsi assisté à l'apparition de la maladie du mildiou qui fait des ravages sur la production de pomme de terre qui a baissé de 10%, relève notre interlocuteur. Pourtant, les superficies consacrées à cette culture étaient plus importantes cette année par rapport à l'année dernière (34 000 ha en 2009 contre 31 500 ha en 2009).M. Ferroukhi rappelle aussi qu'on est en pleine période de soudure entre l'arrière-saison et la saison. « La production de saison commence à alimenter le marché notamment à partir de Mostaganem, mais aussi à partir d'autres régions de l'Est et de l'Ouest. Cette saison sera meilleure que celle de l'année dernière. La superficie cultivée dépasse les 50 000 ha, soit 2000 ha de plus qu'en 2008 », souligne-t-il encore. Les prix connaîtront un « rééquilibrage » et devraient donc amorcer une tendance baissière dans les semaines à venir, assure-t-il, tout en soutenant que ceux affichés actuellement « sont conjoncturels ». Selon la direction des services agricoles de Mostaganem, la récolte quotidienne dans cette wilaya atteint quotidiennement entre 500 et 600 t de pomme de terre. Interrogé sur le risque de surproduction qui avait menacé l'année dernière les revenus des agriculteurs, M. Ferroukhi a signalé que le ministère compte réactiver le système de régulation des produits agricoles de première nécessité (Syrpalac).Mis en 'uvre en août 2008, le Syrpalac est un système qui récupère l'excédent de production de la pomme de terre en la stockant dans des chambres froides pour être déstockées à la demande du marché. Le ministère a augmenté les capacités de stockage dont il dispose en récupérant les 300 000 m3 de chambres froides d'anciennes entreprises publiques. Le ministère de l'Agriculture ambitionne, via sa nouvelle stratégie, de produire à l'horizon 2014, près de 33,6 millions de quintaux de pomme de terre de consommation, agissant essentiellement sur la productivité, avec une production de semences de 1 500 000 q sur une superficie de 10 000 ha.


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