Algérie

Les colporteurs d'eau se font désirer



L'Algérienne des eaux (ADE) est pointée du doigt, car, elle est la pourvoyeuse exclusive de la wilaya en eau potable. Pour répondre aux attaques qui la visent sur les réseaux sociaux, elle incrimine, entre autres, les intempéries et les pannes techniques.Depuis plus d'une semaine, la wilaya de Bordj Bou-Arréridj est confrontée à une pénurie d'eau. Conséquence : l'eau est devenue un luxe dans plusieurs régions de la wilaya. Une situation qui pèse lourdement sur les populations. Si certains Bordjiens profitent des puits et sources naturelles pour s'approvisionner, la pénurie d'eau se fait réellement sentir chez les ménages.
Selon certains, c'est la vétusté des machines de pompage qui est à l'origine du manque d'eau, pour d'autres, c'est la baisse des réserves et la faible pluviométrie qui sont mises en cause.
L'Algérienne des eaux (ADE) est pointée du doigt, car, elle est la pourvoyeuse exclusive de la wilaya en eau potable. Pour répondre aux attaques qui la visent sur les réseaux sociaux, elle incrimine, entre autres, les intempéries et les pannes techniques.
"Aujourd'hui, 100% de l'eau produite est consommée. Il suffit alors d'une panne sur un ouvrage pour engendrer des manques d'eau", dira un technicien de cette entreprise, qui a requis l'anonymat. La société assure aussi que "des équipes sont intervenues immédiatement" et que "la situation revient progressivement à la normale".
Les pénuries s'expliquent aussi, selon elle, par des raisons plus structurelles : l'augmentation de la population, l'urbanisation croissante et la hausse de la consommation en période d'hivernage et de grosses chaleurs. Pour répondre à tous ces enjeux, les responsables locaux assurent avoir pris des mesures d'urgence, mais ils se projettent aussi sur le moyen et le long terme.
En premier lieu, l'augmentation de la wilaya en eau des barrages d'Aïn Zada (22 000 m3 à 43 000 m3) et de Talesdit (de 6 000 m3 à 11 000 m3), ensuite curage et équipement des forages existants et les nouveaux dans les communes de Ras El-Oued, de Texter, d'Aïn Tassera et d'Ilmayen.
La récupération de 9 000 m3 que la wilaya de Sétif puise du barrage d'Aïn Zada et le règlement des oppositions des riverains du barrage de Tichy Haf qui dure depuis 2017, vont permettre la reprise des travaux et une alimentation supplémentaire en eau potable à toute la région.
La connexion avec le réseau d'eau de la wilaya voisine de Sétif est considérée comme la solution idoine pour en finir avec cette crise. Sur le court terme aussi, la société a mobilisé des dizaines de camions-citernes pour approvisionner les quartiers en situation de pénurie.
Cette situation a poussé les citoyens à recourir aux camions-citernes qui se font de plus en plus rares. "J'attends le colporteur d'eau depuis trois jours", dira Moussa, un habitant du centre-ville de Bordj Bou-Arréridj.
"Il faut commander et attendre son tour. Avant, la commande était honorée dans la même journée, mais ces derniers jours l'attente dure plusieurs jours et quelquefois ne prend jamais fin. Ce qui nous oblige à chercher un autre colporteur", ajoute-t-il.
Pour ce jeune colporteur, la demande a augmenté plus que l'offre. Plusieurs puits sont à sec et la chaîne devant ces sources d'eau s'allonge d'heure en heure.
"Des habitants nous détournent de force pour leur fournir cette eau. D'autres nous payent plus pour les servir", explique ce colporteur les raisons de ces longues attentes des clients et les prix élevés qui dépassent les 2 000 DA/1 000 l.

Chabane BOUARISSA


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