Algérie

Les collecteurs de lait  dans tous leurs états



Rencontrés hier au niveau de la chambre de l'agriculture de la wilaya, des collecteurs de lait n'ont pas caché leur amertume et se disent «prêts à décrocher», si la situation actuelle persiste. C'est d'ailleurs ce qui ressort aussi de l'entretien qu'ils ont eu avec le président de ladite chambre, au cours duquel ils ont fait part des difficultés qu'ils rencontrent dans leur activité professionnelle, à commencer par les retards dans le payement du lait collecté et livré aux laiteries et autres transformateurs. «Nous sommes obligés d'attendre plusieurs mois pour être payés sur nos précédentes livraisons», ont-ils déclaré. «Outre le fait que ce retard nous porte préjudice par le manque à gagner, nous sommes aussi acculés par les éleveurs producteurs, qui réclament leur argent», ajoutent-ils.

 Pourtant, soutiennent les collecteurs, les convention signées avec leurs partenaires stipulent qu'en plus du prix du litre de lait fixé à 28 ou 31 dinars, en fonction de sa qualité et de sa teneur en matière grasse, des primes à la production et à la collecte sont payées directement à la livraison par les laiteries, qui sont respectivement de 12 et de 5 DA. Sur le même chapitre, ils soulèvent le problème des laiteries qui refusent sans explications les nouveaux clients, chose que le responsable de la chambre trouve inadmissible car, dira-t-il, «nous essayons d'intégrer tous les éleveurs de la wilaya dans le réseau de collecte mis en place».

 Par ailleurs, des collecteurs de lait ont vu leurs comptes bancaires bloqués au niveau de la CRMA, qui les a invités à ouvrir de nouveaux comptes au niveau de la banque BADR. Mais celle-ci leur refuse l'ouverture d'un compte, s'ils ne présentent pas une attestation d'agriculteur. Pour cela, le président de la chambre d'agriculture Noureddine Achouri fera savoir à ses interlocuteurs que «malheureusement l'activité de collecteur n'est pas reconnue comme étant une activité agricole, ce qui fait qu'on ne peut vous délivrer cette fameuse attestation de reconnaissance de la qualité d'agriculteur et encore moins l'établissement d'une carte professionnelle». Un imbroglio en fait pour cette cinquantaine de collecteurs qui activent dans la wilaya, et qui face à toutes ces contraintes ne savent plus à quel saint se vouer.




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