Lors de sa visite officiellement d'inspection et de travail dans la wilaya de Sétif, le président de la République a dû mettre l'accent sur un problème aussi banal qu'un examen scolaire pour que les responsables, qu'il a d'ailleurs choisis, se mettent à y réfléchir. Â D'ailleurs, pourquoi le Président a-t-il dû évoquer «l'injustice» du BEM comme condition d'accès au cycle supérieur ? Cela évoquerait peut-être chez lui l'âge qu'il avait lorsqu'il a dû rejoindre les rangs de l'ALN pour parer aux injustices du colonialisme et qu'il souhaiterait que les enfants de l'Algérie indépendante aillent le plus loin possible dans leurs études. Hypothèse comme une autre. Â Pourtant, les rencontres autour de réformes d'évaluation, de plans d'action concernant l'état de l'Education nationale ne manquent pas. Les recommandations issues de ces rencontres coûteuses non plus. Le taux d'échec au BEM n'indiquerait, selon l'avis des enseignants, que le marasme d'une école qui se veut pourvoyeuse en cadres pour un pays qui ambitionne de se développer dans un contexte international peu favorable au développement de pays comme les nôtres. Une école qui exclut à tous les paliers, cela ne s'explique pas seulement par le manque d'établissements, comme l'a mentionné le président de la République, mais plutôt par une mauvaise répartition de ces établissements sur le territoire national, par une sous-qualification des personnels qui nécessite une mise à niveau permanente et surtout par l'hérésie des salaires. Un taux d'échec est un échec de tout le système et on ne peut le prendre en seule première lecture. Â Lorsque, poursuivant sa visite, le Président se rend dans la ferme pilote «Messaoud Chekhchoukh» de Béni Fouda pour s'enquérir de l'état de la céréaliculture, est-il besoin de rappeler que les expériences pilotes ne sont tentées que lorsque toutes les conditions de réussite sont réunies à petite échelle ? Que malgré la réunion de ces conditions, on n'a obtenu dans la wilaya de Sétif que 15 q à l'hectare, rendement caché par les gros chiffres de surface et de production ? Et ce ne sont plus les moissonneuses-batteuses ni autres engins importés et «distribués» qui sortiront notre agriculture de sa crise profonde depuis... longtemps. Depuis que nos importations de céréales sont ballottées des Etats-Unis vers la France, puis vers le Canada, sans oublier le Mexique et... l'Ukraine. Â Il s'agit dorénavant de choisir, une fois pour toutes, entre produire des céréales dans un pays qui n'a jamais été un gros producteur, ou soumettre la terre au repos, tout comme ceux qui l'habitent. Tout comme ceux qui ont échoué au BEM et qui attendront l'âge de comprendre que leur échec n'était pas une fatalité mais presqu'... une politique. La suite, personne ne peut la connaître. Mais chacun la pressent dans l'injustice des coefficients.
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Posté Le : 30/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Saïfi Benziane
Source : www.lequotidien-oran.com