Algérie

Les coalisés, le revenant et les mécontents



C'est assurément à Rachid Harraoubia qu'échoira la charge de présider aux travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN), dont l'installation officielle est programmée pour aujourd'hui samedi. Une Assemblée qui verra le retour à l'exercice parlementaire du Front des forces socialistes (FFS), après qu'il ait boudé deux mandatures consécutives, 2002-2007 et 2007-2012.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Le parti de Hocine Aït- Ahmed, qui réinvestit ainsi l'Assemblée populaire nationale au prix de douloureux déchirements internes appelant nécessairement des purges organiques, devra avoir pour rôle principal de «mettre un peu de mouvement dans le statu quo». Une profession de foi de son leader établi en Suisse sujette à caution, car on voit mal comment le FFS, même avec un score électoral légèrement revu à la hausse par le Conseil constitutionnel, injecterait de la cinétique dans un hémicycle occupé majoritairement par le binôme de l'Alliance présidentielle FLN-RND. De plus, nul ne sait pour le moment s'il succombera aux alliances parlementaires qui le récalement déjà ou se résignera à l'exercice solitaire. Tout dépend en fait de la feuille de route qu'Aït-Ahmed lui tracera, si ce n'est déjà fait. Outre donc le retour du FFS aux affaires parlementaires, la nouvelle Assemblée est déjà préfigurée plutôt par deux alliances qu'une. Il y aura d'un côté le binôme FLN-RND, auquel se grefferont certainement d'autres entités moins pesantes, et de l'autre, l'Alliance verte, scellée entre trois partis de la mouvance islamiste, le MSP, Ennahda et El Islah. Le binôme FLNRND totalise 276 sièges, 208 pour le FLN et 68 pour le RND, alors que les «Verts», à ne pas confondre avec les écologistes, ne totalisent que la maigre portion de 50 députés. L'intérêt, si l'on ose, avec cette Alliance verte, c'est l'expérimentation par le MSP de l'opposition. Intégré depuis toujours dans les coalitions parlementaires à la solde de l'exécutif, le parti d'Aboudjerra Soltani s'essayera pour une première fois au rôle d'empêcheur de voter en rond. Reste à savoir maintenant s'il fera preuve d'endurance ou finira-t-il par reprendre sa place dans les rangs qu'il a désertés. C'est là le principal du nouveau décor parlementaire. Un décor qui sera émaillé de motifs que devront représenter les partis à quelques sièges et les indépendants. Des partis parmi lesquels une quinzaine, constituée en front de refus des résultats des élections législatives, a décidé de boycotter les travaux de l'Assemblée. Valideront-ils les mandats de leurs députés puis s'en iront ' On le saura aujourd'hui. On parle déjà d'une volte-face du parti de Djaballah qui serait revenu à un meilleur sentiment.




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