Les clubs face au problème de surendettement La LFP veut éplucher leurs comptes sociaux

L'information a été donnée sous forme de communiqué et n'a suscité aucun commentaire. Elle est pourtant d'une importance capitale dans la mise en place du professionnalisme dans le football algérien et va bousculer le train-train de certains de nos clubs qui se complaisent à activer selon le mode amateur.
C'était jeudi dernier et la Ligue du football professionnel invitait tous les clubs professionnels à lui fournir leurs comptes sociaux, au titre de l'exercice 2010, dans un délai qui ne saurait dépasser le 30 octobre 2011. Chacun de ces clubs est ainsi tenu de préparer un dossier dans lequel devra figurer son bilan et son rapport financier de 2010, le tableau des comptes des résultats, le rapport du commissaire aux comptes, enfin le PV de l'assemblée générale des actionnaires approuvant le bilan.
Cette démarche entre dans le cadre de la création toute récente de la direction de contrôle de gestion des clubs par la Fédération algérienne de football et se veut être une précaution pour éviter que certains clubs tombent dans une dérive financière néfaste pour leur devenir.
Nul ne contestera le fait que le marché des transferts en Algérie a connu une courbe ascensionnelle avec des joueurs qui demandent de plus en plus d'argent pour apposer leur signature au bas des contrats qui leur sont proposés.
Quand les clubs étaient sous un statut amateur, leurs dirigeants se permettaient de recruter en se contentant de promesses souvent non respectées. Aujourd'hui avec le statut de sociétés commerciales, ces dirigeants ne peuvent plus agir de la sorte.
Obligation leur est faite de payer sous peine de voir leurs clubs sanctionnés sur le plan sportif puis sur le plan judiciaire. Ces dirigeants en arrivent, alors, à dépenser plus d'argent que leurs clubs n'en font entrer dans leurs caisses, d'où le déficit budgétaire des clubs en question lesquels, à la longue, finissent par déposer le bilan.
Ce qui serait utile ce sont de véritables états généraux sur le professionnalisme que le FAF et la LFP doivent initier. Il est plus que nécessaire de baliser le système pour éviter que le phénomène inflationniste prenne des proportions alarmantes.
Quand un club est solvable sur le plan financier cela ne pose pas de problème. Mais nombreux sont ceux qui agissent sans discernement alors que leurs caisses sont loin d'être pleines. Le problème sera de se demander si la structure de contrôle de gestion aura les pleins pouvoirs pour mettre le holà devant tel ou tel club dès lors qu'il est admis qu'il exagère et que ses comptes sont dans le rouge. Une belle bataille va être entamée.