Algérie

Les clubs du Sud en danger


Le ballon dans le Sud est le parent pauvre du football algérien. Pour s?en convaincre, il suffit juste de jeter un coup d??il sur le classement de l?interrégions. A terme, les clubs du Sud risquent de disparaître de cette division. Pour connaître les raisons de cette situation, nous avons effectué une petite plongée dans le quotidien de quelques pensionnaires de l?interrégions. Premier constat : tous se plaignent de la faiblesse des moyens financiers qui sont, à leurs yeux, à l?origine de cette situation. Interrogé sur le sujet, le président de l?US Béchar, Ali Gritli, dira : « Nous souffrons de la faiblesse des moyens financiers. Notre présence à ce niveau est un miracle. Le club roule avec six cent mille dinars, pas un dinar de plus ». Avec si peu de moyens, il est difficile de prétendre à autre chose que ... survivre en attendant des jours meilleurs. Ali Gritli revient à la charge : « La subvention ne couvre même pas les déplacements par route. Les villes les plus proches sont Mecheria à 350 km et Oran à 800 km. Heureusement que nous disposons du bus que nous a accordé le ministère de la Solidarité », souligne le dirigeant béchari. L?apport des sponsors peut-il être une (petite) solution ? Ali Gritli coupe court à cette question : « La culture du sponsoring n?existe pas dans le Sud. Seul le fonds de wilaya peut résoudre cet épineux problème d?argent auquel sont confrontés tous les clubs du Sud », rétorque-t-il. Dans la foulée, il ajoute : « Nous attendons toujours la prime d?accession (un million de dinars) que devait nous remettre la ligue ». Il peut attendre ! Le club de Debdaba n?est pas mieux loti. Son secrétaire général, Saïd Benaiche annonce d?emblée : « Nous faisons de la gymnastique pour ne pas déclarer forfait. Un jour, on sera obligé de mettre la clé sous la porte faute de moyens financiers. Les déplacements nous coûtent les yeux de la tête. Sans l?aide et le secours des responsables locaux et de la wilaya, il n?y aura plus de football à Debdaba. Notre situation géographique est un handicap ». L?éloignement, avec ses conséquences, greffe sérieusement le squelettique budget du club et fait dire à notre interlocuteur : « A ce jour, nous n?avons reçu aucun dinar. Malgré cela, nous nous déplaçons et chaque voyage nous coûte, en moyenne, cinquante mille dinars qui représentent les frais d?hébergement et de repas. C?est la triste réalité du football à Debdaba ! », conclut Saïd Benaiche. L?argent n?est pas le seul souci des dirigeants des clubs du sud. Celui des équipements n?est pas le moindre dans le très dur quotidien de ces formations, obligées de faire des miracles pour survivre. Sur ce volet, le responsable du club sportif de Debdaba fait remarquer : « Nous avons deux tenues pour quatre catégories. Lorsque les séniors jouent à Béchar jeudi, les juniors portent le même équipement le lendemain. Les minimes et les cadets jouent le jour même avec la même tenue ». Invraisemblabe ! Les jeunes footballeurs de Debdaba ne rêvent que d?une seule chose : jouer, plus tard, au sein de grands clubs du Nord. Omar Slimani est leur exemple. Il porte le maillot de l?USM Bel Abbès (superdivision). Selon son dirigeant, « Debdaba a besoin d?une subvention de quatre millions de dinars pour faire face aux dépenses d?une saison ». Un pactole qui représente la prime d?un seul joueur en nationale une. El Oued, la ville des Mille coupoles, n?est pas mieux lotie dans ce domaine. Abdelouahab Sahraoui, secrétaire général de l?Olympique El Oued, résume la situation : « Le club est dans une spirale négative. La faiblesse des moyens financiers est la première raison de cette catastrophe annoncée. Les trois millions de dinars alloués par l?APW et l?APC représentent une goutte d?eau dans l?océan. Les nombreux investisseurs et potentiels sponsors que compte El Oued préfèrent aider d?autres clubs de régions mieux pourvues. C?est regrettable pour l?avenir du football dans cette région », précise la cheville ouvrière du club. Les autres clubs, Mecheria, Ouenza, El Bayadh, eux-aussi, sont confrontés aux mêmes problèmes qui mettent en danger leur survie. Le football dans le sud algérien périclite d?année en année, faute de moyens adéquats et de ressources financières appropriées. Il est en danger de cessation de vie.
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