Algérie

Les «clients spoliés» de Khalifa reviennent à la charge



L'annonce du report de la décision, relative aux modalités d'extradition de Rafik Khalifa au 07 décembre prochain, n'a pas été sans susciter la réaction du « collectif des clients spoliés de la banque Khalifa» qui, dans un communiqué rendu public hier, dénonce ce qu'il qualifie de «silence sidéral» des autorités, à propos des victimes du scandale politico-financier El Kahlifa. «... Le président de l'exécutif vient de prendre toute une série de mesures du style amnistie en faveur des agriculteurs, des anciens terroristes et autres catégories citoyennes, mais il y a un silence sidéral à propos des victimes du scandale d'El Kahlifa», lit-on dans ce communiqué. Tout en remettant en cause les reports répétés des échéances d'extradition par les autorités britanniques, les rédacteurs du communiqué soulignent que «curieusement, à chaque échéance, les relations politico-économiques entre nos deux pays se réchauffent avec, à la clé, un arrangement favorable à la partie britannique...». Les victimes spoliés d'El Kahlifa ne cachent pas leur crainte d'attendre davantage pour voir enfin le «golden boy» extradé.

   «Faisons le pari que d'ici 10 ans, les deux parties n'auront pas épuisé tous les créneaux de coopération, et Khalifa aura tout le temps de parfaire sa maîtrise de la langue et de la culture anglaises. A moins que, pour nous faire mentir, on nous le ramène réellement et que dans un futur procès à Blida, il étale le dessous des cartes de toutes les cartes...», poursuit le même communiqué.

   Initialement prévue pour le 24 octobre, la décision relative aux modalités d'extradition de Rafik Khalifa vers l'Algérie avait été reportée au 07 décembre prochain. La semaine dernière, le ministre britannique de l'Intérieur, Alan Johnson, a demandé un délai supplémentaire, jusqu'au 7 décembre, pour rendre sa décision concernant l'extradition de l'ex-magnat vers l'Algérie.

   La justice britannique a autorisé en juin l'extradition de Abdelmoumène Khalifa, condamné en mars 2007, à la réclusion à perpétuité par contumace, notamment pour faillite frauduleuse. Il appartient au ministre de l'Intérieur de valider la décision.

   Le 30 septembre dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaiz, avait déclaré à Alger que la Grande-Bretagne prendra, le 24 octobre, une décision concernant les modalités d'extradition de Abdelmoumène Khelifa. Belaiz, qui s'exprimait en marge de la séance plénière de l'APN, avait cependant précisé que la législation britannique permet à la haute Cour britannique de s'opposer à la décision du ministre de l'Intérieur. La justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumène Rafik Khelifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, lors de la séance tenue en juin dernier au tribunal de Westminster à Londres.         

   A l'issue de cette décision, le juge Timothy Workman a estimé que l'extradition de Khelifa «ne contrevenait pas à la Convention internationale des droits de l'Homme». Le juge s'est dit également «convaincu» que les assurances données par l'Algérie, quant au respect des droits de M. Khelifa, étaient «à la fois fiables et de toute bonne foi».




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