Les clients se disent grugés Affaire de l'agence de voitures Geely de Constantine

Il s'agit de gens humbles et honnêtes qui ont perdu toutes leurs économies dans ce qui semble être une grosse entourloupette, jusqu'à ce jour du moins.
Plus d'une centaine de clients ayant souscrit à l'achat d'un véhicule auprès du concessionnaire de marque de voitures chinoises Geely ont observé, encore, hier, un sit-in devant les locaux fermés dudit concessionnaire situés rue Smaïn Mahdjoub à Sidi Mabrouk inférieur. Une action motivée, rappelons-le, par le retard accumulé dans la livraison de leurs véhicules que la plupart ont payés cash. «Cela fait près de 8 mois que j'attends de rentrer en possession de ma voiture. On m'avait fait la promesse de me la livrer dans les 25 jours qui suivent la commande. Mais le concessionnaire nous a grugés. Il nous a donné rendez-vous aujourd'hui (lundi ndlr) en vue du règlement de notre situation mais comme vous voyez, le showroom est fermé.
Il s'est contenté d'afficher un communiqué incohérent et sans cachet, dans lequel il s'engage à nous rembourser sous conditions, et dans lequel aussi il met en cause la maison-mère Sipac et son gérant. Il veut gagner du temps. Mais cette fois-ci nous avons pris un avocat et intenté une action en justice à son encontre», nous dira le délégué des clients contestataires, Fouad B. Sur la devanture du showroom de la marque Geely nous avons pu lire en effet un communiqué, expliquant les modalités de remboursement pour les clients qui désirent se désister de leurs commandes, mais sans date précise.
Il serait utile de souligner, par ailleurs, que la société Sipac, distributeur exclusif des marques automobiles Geely Engrand a, dans un communiqué paru dans la presse mardi dernier, décliné toute responsabilité concernant toutes les opérations commerciales de vente en cours ou déjà réalisées de véhicules effectuées de façon non conforme aux procédures d'usage par l'entreprise Filali. Cette dernière, selon les termes du communiqué, a été suspendue de toute activité commerciale avec la Sarl Sipac.
Plus d'une centaine donc de souscripteurs, furieux de se trouver devant un showroom fermé, à contresens des promesses du concessionnaire, se sont dirigés vers le cabinet du wali, devant lequel ils ont observé un sit-in. Deux émissaires ont été reçus par le secrétaire général de wilaya en présence, selon Fouad B. (un des délégués), d'un officier de police. «L'officier en question nous a affirmé que le concessionnaire Filali est activement recherché par la police et qu'il faut laisser la sûreté faire son travail», rapporte-t-il. Plusieurs protestataires, étonnés au plus haut point par ces paroles, ripostent énergiquement que le sieur en question a été aperçu à divers endroits.
«Nous ne comprenons pas d'après quels critères l'Etat accorde ce genre d'agrément, et pourquoi malgré une centaine de plaintes déposées à l'encontre de ce concessionnaire, il n'y a rien eu», se sont-ils exclamés. De notre côté, nous avons vu des personnes complètement abattues, à l'exemple de M. A., chauffeur de taxi, père de 5 enfants, qui a vendu son vieux tacot, il y a 7 mois, et mis toutes ses économies pour acquérir un véhicule neuf.
Depuis, il est au chômage forcé. Et d'autres encore vivent des situations terribles. Une jeune femme se dit même en instance de divorce car ayant dépensé les économies de son époux dans l'achat d'un hypothétique véhicule.