Les clients de la BDL crient à la bureaucratie

Les réformes portant amélioration du service public au niveau des institutions étatiques et des établissements financiers s'amenuisent à Tamanrasset.L'exemple nous vient de la Banque de développement local (BDL) de la ville où l'on a rencontré plusieurs clients mécontents du "dysfonctionnement de cette structure", dont le rôle est réduit à de simples opérations de caisse. L'absence d'une politique d'accueil et d'écoute des clients qui se perdent souvent dans le labyrinthe bureaucratique à défaut de communication nous donne la première appréciation sur la gestion de cet établissement raillé "de banque quincaillerie", ironise Sid Ali qui peine à retirer son argent en l'absence de chèques secours. Vraisemblablement, cette situation ne préoccupe pas le directeur de l'agence puisque le problème serait vainement soulevé depuis près d'un mois, affirme Mokhtar, un autre client qui n'a pas manqué d'égrener le chapelet du quotidien des titulaires de comptes qui attendent leurs carnets de chèques depuis des mois, comme l'atteste ce quinquagénaire accoudé au comptoir de l'agence. "Cela fait plus d'une année que j'attend mon carnet de chèques. À chaque fois, on nous fait entendre une nouvelle chanson. Sincèrement, j'en ai ras-le-bol", a-t-il maugréé. Même son de cloche chez Sid Ali à qui on a fait une proposition saugrenue pour en finir avec le récurrent problème relatif à l'indisponibilité des chèques de banque. "On m'a demandé d'effectuer un virement compte à compte, c'est-à-dire transférer la somme demandée de mon compte à un compte d'un autre client disposant d'un chèque pour pouvoir retirer mon argent. Je n'ai pas accepté cette opération, bien évidemment, car je n'ai plus confiance en cette agence gérée par un responsable zélé qui refuse de recevoir ses clients", s'indigne-t-il. Un constat que nous avons vérifié en nous rendant à l'agence. La bienveillance des guichetiers a vite buté sur l'attitude contrariée du directeur de la banque, Messaoud Goutara, qui refuse de nous recevoir en nous disant, par le biais de sa secrétaire, qu'il ne peut pas parler à la presse "sans autorisation" de la direction régionale de la BDL.RABAH KARECHE