Les clarifications du ministre des Sports

L'affaire de l'annulation du déplacement de l'équipe nationale au Qatar, après le retour de la délégation du Brésil, n'a pas encore livré tous ses secrets. La dernière sortie médiatique du ministre des Sports, le docteur Mohamed Tahmi, au forum d'Echourouk, a tout de même levé un petit voile sur ce dossier.A en croire le premier responsable du secteur, «le déplacement des Verts à Doha a été annulé parce que des procédures n'ont pas été respectées. Il aurait fallu, préalablement, une demande officielle pour permettre à l'équipe nationale de quitter le territoire national munie d'un ordre de mission. Il y a des lois qu'il faut respecter. Malheureusement, dans cette affaire, les choses ont évolué dans le sens contraire. Tout est parti d'un appel téléphonique entre le PDG d'Ooredoo, Joseph Ged, et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua.Cette démarche va à l'encontre des lois et règlements en vigueur», le ministre signifiant au passage que c'est lui, personnellement, qui a annulé le déplacement au Qatar. Cet épisode a le mérite de relever des dysfonctionnements à plusieurs niveaux et mettre à nu, en même temps, des carences qui ont fini par faire réagir les plus hautes autorités du pays pour mettre de l'ordre. Pour un membre du gouvernement Sellal, «cet épisode est salutaire dans la mesure où il a permis de constater que les institutions étaient parfois piétinées, comme c'est le cas dans l'affaire de l'annulation du vol à destination de Doha. Des choses se décidaient et se tramaient en dehors du cadre des institutions».La remise en ordre opérée par le ministre des Sports semble avoir fait des mécontents dans le cercle même du Premier ministre. En off, des voix laissent entendre que «le Premier ministre n'était pas content de la démarche entreprise par son ministre des Sports qui a agi sur instruction d'une autre autorité que celle du Premier ministre». Il est reproché au ministre des Sports «d'avoir agi sur injonction d'un homme très influent du sérail. Le patron du DRS».Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait pris ombrage de cette initiative. La Présidence, elle aussi, a réagi dans cette affaire dans la mesure où elle a dépêché un responsable au niveau de l'aéroport Houari Boumediène pour signifier son refus de voir l'équipe nationale s'envoler à destination de Doha, quelques heures seulement après son retour du Brésil. Cette affaire a fait désordre et a valu au PDG d'Ooredoo une convocation au ministère des Sports où il lui a été signifié le mécontentement du gouvernement algérien suite à l'initiative prise conjointement avec le président de la Fédération algérienne de football.Joseph Ged a présenté ses excuses, a indiqué le communiqué du ministère des Sports à la fin du tête-à-tête Tahmi-Ged. Le dossier est toujours ouvert. Des observateurs n'excluent pas l'hypothèse de voir Ooredoo perdre sa position dominante dans le domaine du sponsoring au niveau de la fédération. Encore un dossier à suivre.