Algérie

Les citoyens réclament le retour du transport public le week-end



Seuls à travailler durant le week-end depuis l'institution par le gouvernement des mesures de prévention pour faire face à la pandémie de coronavirus, les chauffeurs clandestins de Bordj Bou-Arréridj appliquent des tarifs qui dépassent tout entendement, soit 400 DA par personne, alors qu'en temps normal c'est 50 DA la place.Des citoyens bordjiens ont lancé un appel pressant aux pouvoirs publics pour rouvrir le transport public durant le week-end et mettre un terme au calvaire qu'ils subissent. Les ouvriers, les enseignants et les étudiants de cette wilaya peinent à se déplacer même à l'intérieur de la ville et sont confrontés au diktat des chauffeurs clandestins qui pratiquent des prix hors de portée, surtout qu'ils sont le seul moyen de transport disponible pour les déplacements durant le week-end. "Pour me rendre au travail, je dois débourser plus de 500 DA en clandestin, alors que je ne gagne que 800 DA par jour. Je n'ai pas le choix. Je dois travailler sinon je perds mon job", lâche Salim, un ouvrier dans une usine au niveau de la zone d'activité de Bordj Bou-Arréridj.
Durant les derniers examens de contrôle, un étudiant a déboursé plus de 20 000 DA pour qu'il puisse arriver à l'heure à l'université. "Je viens de Djaâfra. Il faut un taxi clandestin loué à la journée pour l'aller et le retour", a-t-il fait savoir. Un enseignant du primaire dit éprouver toutes les difficultés du monde à arriver à l'heure les samedis. "J'arrive toujours en retard. Les gens sont toujours bloqués à cause de cette situation, c'est infernal", a-t-il expliqué. Durant le week-end, les stations de bus et de taxis deviennent des stations de chauffeurs de taxi clandestins, au grand dam des usagers.
Et un petit tour dans la ville de Bordj Bou-Arréridj, un samedi, a suffi pour constater le calvaire des uns et le manège des autres. Un clandestin posté à une station de bus interurbains s'écrie à chaque passant qui s'approche des lieux : "Fraude !" "C'est 400 DA par personne", dit-il, non sans préciser qu'"en temps normal, c'est 50 DA la place". Un peu plus loin, plusieurs clandestins proposent leurs services vers toutes les directions, même interwilayas, à condition de payer fort.
"Les fraudeurs font comme ils veulent, au prix qu'ils veulent. Personne ne les embête. Et nous, on est dans le risque permanent", dénoncent les transporteurs, avant de préciser : "Des centaines de plaintes sont déposées auprès du syndicat pour dénoncer ces pratiques et surtout pour réclamer la reprise de toute l'activité du transport et durant tous les jours de la semaine."
Pour mettre fin à cette situation, les usagers et les transporteurs demandent à ce que les responsables reviennent sur ces décisions qui, en réalité, arrangent les clandestins qui ne respectent aucun geste barrière. "Pour le bien-être des citoyens, il est grand temps que le calvaire prenne fin", appuie un membre de l'association du consommateur.

Chabane BOUARISSA


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