Les habitants du quartier Ras Bouira, sis à 5 kilomètres du chef-lieu de la wilaya, ont protesté dans la soirée d'avant-hier, devant le siège de Sonelgaz, pour dénoncer les coupures de courant intempestives et autres chutes de tension. La goutte qui a fait déborder le vase est la coupure qui s'est produite mardi en fin d'après-midi et qui a duré pratiquement toute la nuit. "Nous sommes sans électricité depuis plus de 5 heures. C'est inadmissible et honteux de la part de Sonelgaz", rouspétera un citoyen qui voulait carrément défoncer le portail de cette entreprise publique.Selon les protestataires qui se sont rassemblés vers 23h devant le siège de l'agence commerciale de Bouira, aucun technicien ne se serait déplacé sur les lieux, afin de constater la panne et tenter d'y remédier, et ce, malgré leurs nombreux signalements. "Nous sommes dans le noir depuis 18h, nous avons appelé le service technique à de multiples reprises pour les alerter, mais personne ne s'est déplacé", fera savoir un manifestant. "Trop c'est trop ! Nous avons des personnes âgées et des bébés qui ne peuvent supporter une telle chaleur sans la climatisation. Ils veulent nous tuer !", ont-ils fulminé.
D'après nos interlocuteurs, cette coupure d'électricité est tout sauf exceptionnelle. "Depuis le début de la vague de chaleur, on vit au rythme des coupures et autres chutes de tension. Nous avons préféré nous taire et ne pas faire de vagues (...) Mais là, plus de 5 heures sans courant, nous en avons ras-le-bol !", soulignera Mustapha, un protestataire rencontré sur les lieux. Hormis ces avaries électriques, ces citoyens en colère ont également profité de l'occasion pour exposer certaines carences, notamment la pénurie d'eau potable, l'aménagement urbain et la santé publique. "Nous sommes encore et toujours contraints de nous approvisionner en eau par citernes", ont-ils affirmé.
En outre, et selon les protestataires, l'éclairage public est défaillant ou carrément inexistant en certains endroits. En effet, et selon nombre de témoignages, dès la tombée de la nuit, ce quartier est plongé dans une obscurité totale. Selon certains d'entre eux, les agressions et autres cambriolages, à la faveur de l'obscurité, sont devenus monnaie courante. Mustapha, commerçant de son état et résidant dans ce quartier, nous a confié qu'"après la prière d'El-Aïcha, Ras Bouira ressemble à une ville fantôme. Tout les habitants se terrent chez eux, faute d'éclairage".
Un autre, lui emboîtant le pas, nous dira : "Plusieurs requêtes ont été adressées aux autorités locales, mais sans grand résultat. Nous avons interpellé le P/APC à maintes reprises, mais ce dernier se dérobe en prétextant que ce problème ne relève pas de ses prérogatives." Autre carence évoquée par les riverains, celle relative à leur centre de soins. D'après nos interlocuteurs, leur quartier dispose d'une structure de soins, mais qui n'est pas encore totalement opérationnelle.
"Nous sommes obligés de nous déplacer au chef-lieu communal pour nous soigner, alors que nous disposons d'une polyclinique. C'est une aberration !", s'est emporté l'un de nos interlocuteurs. Les services de l'ordre se sont déplacés sur les lieux pour tenter de calmer les esprits. Après un bref échange entre les deux parties, les manifestants se sont résolus à revenir à de meilleurs sentiments en se dispersant dans le calme.
RAMDANE BOURAHLA
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Posté Le : 22/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane BOURAHLA
Source : www.liberte-algerie.com