Algérie - Revue de Presse

Les citoyens ont été indifférents à la campagne



Le pouvoir face au syndrome du «17 mai» Les Algériens ont rendez-vous avec les urnes aujourd’hui pour élire leurs représentants au niveau des assemblées locales, et la toute première question qui vient à l’esprit est de se demander s’ils vont se bousculer dans les bureaux de vote. Rien n’est moins sûr, vu l’indifférence ostentatoire que les citoyens ont affichée pour la campagne. Celle-ci, en dépit des efforts des chefs des partis à les convaincre, aura été sans relief ni profondeur. Que de meetings annulés, faute de public! Que de panneaux d’affichage malmenés! Que de candidats molestés par les citoyens pendant leurs sorties sur le terrain. D’ailleurs, face à la désaffection pour les meetings, la plupart des candidats ont opté pour des campagnes de proximité, mais souvent sans grande réussite. A Alger, réputée pour être une wilaya où l’on préfère généralement aller à la pêche, certains candidats donnaient l’impression de raser les murs, tant leur peine d’aller à la rencontre de la population était visible. Cette platitude de la campagne et le peu d’enthousiasme qu’elle a suscité font naturellement craindre aux partis politiques et à l’administration un remake du 17 mai dernier. Signe de cette appréhension, les appels désespérés des partis politiques à une plus grande participation. Ont-ils été entendus? La réponse sera connue aujourd’hui, même si les prodromes d’un bide annoncé sont déjà là pour croire à un éventuel sursaut. On peut en revanche analyser les ressorts de l’indifférence. Comment, en effet, des citoyens peuvent-ils croire aux promesses des candidats, quand leur quotidien se décline sous l’aspect de la précarité sociale? Comment, entre autres, des Algérois et des Oranais, livrés aux intempéries, aux inondations, aux effondrements, iront-ils voter ce matin, sachant que leur situation est imputable à la mauvaise gouvernance des édiles locaux? «Qu’ont-ils fait pendant leur mandat écoulé pour croire aujourd’hui à leurs promesses ?», entend-on souvent répéter par des citoyens qui ne croient plus depuis longtemps aux élections. Quand on voit avec quelle docilité les députés issus des législatives du 17 mai se comportent, alors qu’ils avaient tous promis d’assumer pleinement leurs prérogatives de contrôle, on voit mal se produire le fameux sursaut auquel a appelé la classe politique pendant la campagne. Au lieu de tirer les enseignements du 17 mai et en faire une bonne lecture, le chef du Gouvernement, pour ne prendre que son exemple, s’est fourvoyé dans de fausses interprétations pour ne pas avoir à assumer la responsabilité du bide du 17 mai. Le ministre de l’Intérieur n’est pas allé chercher loin pour expliquer l’abstention: c’est la faute aux partis politiques qui n’ont pas pu mobiliser, selon lui, les citoyens. La mauvaise lecture des résultats du 17 mai, ajoutée à la dégradation du niveau de vie, depuis le mois de mai, font que le climat politico-social n’est pas du tout propice à une saine consultation populaire. A moins que le chiffre de participation est déjà arrêté! Belkhadem, dans un de ses meetings, a dit qu’il s’attendait à un taux de participation de 50%. Simple conjecture où chiffre déjà convenu ?


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