Algérie

Les citoyens moyennement impliqués à Oran L'amélioration de leur cadre de vie ne semble pas être leur priorité


Les citoyens moyennement impliqués à Oran                                    L'amélioration de leur cadre de vie ne semble pas être leur priorité
Photo : Riad
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali
Si dans certains quartiers, comme les Castors, Saint-Eugène, Victor-Hugo ou Sidi El Houari, des opérations d'assainissement, de nettoiement et d'embellissement sont organisées de manière épisodique par les citoyens, la majorité des cités oranaises ignorent jusqu'à la notion de volontariat et d'implication citoyenne, les habitants demeurant dans l'attente de ce que les autorités locales ' dont c'est la mission et le rôle ' vont faire pour améliorer le cadre de vie : «Il existe des structures, des équipes et des organisations qui sont payées pour effectuer ce travail. Pourquoi le citoyen devrait-il s'encombrer du ramassage des ordures ou de l'embellissement de sa cité alors qu'il paye taxes et impôts ' Volontariat ne veut pas dire se substituer à des pouvoirs publics laxistes ou incompétents ! Le jour où il apparaîtra que les autorités locales font tout ce qu'elles peuvent mais qu'elles sont dépassées par l'ampleur de la tâche, on pourra parler de volontariat. Mais pour le moment, je pense que le citoyen ne peut assumer un rôle qui n'est pas le sien», s'emporte un habitant du quartier résidentiel de Point du jour en admettant que «les habitants qui en sentent la nécessité peuvent engager des opérations de volontariat mais sans que ceux qui ne le font pas soient taxés d'incivisme». Notre interlocuteur, fonctionnaire de quarante ans et père de deux enfants, reconnaît toutefois que les Oranais ne font pas preuve d'un grand sens de civisme et qu'il fallait plutôt les sensibiliser à la nécessité de ne pas «aggraver les choses». «Le citoyen doit apprendre à ne pas jeter son paquet de cigarettes vide dans la rue, à sortir ses ordures aux horaires déterminés par l'APC ou encore à ne pas troubler la quiétude de ses voisins par une musique trop forte'. Pour le reste, il existe des structures censées prendre en charge la propreté et la salubrité de la cité !»Des structures qui ont manifestement toutes les peines du monde (manque de volonté ou réelle impuissance) à en finir avec le phénomène des ordures qui gangrène la wilaya d'Oran, dans la quasi-totalité de ses quartiers et de ses zones. Malgré la mobilisation, maintes fois certifiée par les responsables locaux, de toutes les ressources humaines et matérielles de l'ensemble des instances concernées. Mais force est de constater que la besogne semble trop lourde à supporter, d'où les appels répétés à cette «implication citoyenne» qui ne fait pas, ou très peu, d'émules parmi une population assez mécontente du rendement des autorités. «Lorsqu'on n'est pas à la hauteur de la tâche, il faut simplement le reconnaître, remettre et confier les clés à plus compétent, prône-t-on chez les Oranais. Et on sait tous que les compétences existent mais qu'elles demeurent marginalisées».Ne s'arrêtant pas à ces constats et préférant encore prendre les choses en main plutôt que d'espérer l'improbable secours des autorités locales, des habitants de quelques rares quartiers organisent, de temps en temps, des opérations de volontariat pour tenter d'apporter un peu de soleil dans un quotidien un peu trop gris. C'est le cas des habitants des Castors, Saint-Eugène et l'Hippodrome qui ont décidé de se constituer en comité dont l'une des missions est «d'aider les équipes pédagogiques des écoles à développer des actions sur l'environnement, d'apporter aux collégiens une information claire et complète, de leur faire comprendre les enjeux, de susciter la prise de conscience de l'impact de nos actions sur l'environnement et d'inciter à adopter des comportements éco-responsables».Et pour les meneurs de cette organisation qui a choisi de s'appeler «les volontaires du C'ur», rien de mieux que le volontariat pour montrer l'exemple aux générations futures : plusieurs opérations d'assainissement, de nettoiement et d'embellissement ont ainsi été menées de front avec l'embellissement des jardins, l'installation des bancs' Ce qui n'a pas manqué de susciter la curiosité des responsables de la ville, dont le maire d'Oran qui, à l'occasion de l'une des campagnes, a fait le déplacement pour constater et applaudir le travail effectué. Mais pour bien des raisons, la culture du volontariat reste très marginale. Malgré la naissance progressive de comités et d'associations locales, elle demeure encore confinée dans de rares quartiers.En attendant que les exemples des Castors, Sidi El Houari ou Victor-Hugo fassent boule de neige'
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