Algérie - A la une

Les citoyens face au diktat des commerçants



Malgré les directives des directions du commerce notifiant aux boulangers d'assurer l'astreinte pendant les deux jours de l'Aïd, la majorité a préféré s'abstenir, laissant les rideaux baissés dans plusieurs villes du pays.
Il est de même pour les magasins des produits alimentaires et les cafés qui ont fait également de même. Cette situation a provoqué la colère des citoyens, privés de s'approvisionner en pain et en denrées alimentaires de première nécessité. De nombreux citoyens ont pris attache avec notre rédaction indiquant qu'ils étaient dans l'impossibilité de trouver une baguette de pain en ville. Les foyers qui n'avaient pas pris la précaution d'acheter des produits alimentaires avant l'Aïd n'ont pas trouvé mieux que d'aller taper aux portes des voisins, ont déclaré plusieurs de nos interlocuteurs. La moindre des choses que peuvent faire des amis après les salutations de l'Aïd c'est de s'inviter à boire un café autour d'une table dans les endroits habituels. Malheureusement, cet état de fait ne pourrait pas avoir lieu, car les propriétaires des cafés ont également décidé de ne pas travailler, ces deux journées de l'Aïd. Les plus touchés dans cette histoire de fermeture de boulangerie, de magasins de produits alimentaires et de marchands de légumes, ce sont bien entendu les personnes qui étaient contraintes de voyager en cette fête de l'Aïd. De nombreux citoyens qui ont fait le déplacement pour visiter un fils, un parent ou un proche qui se trouvait dans un établissement pénitencier, ont été forcés de garder l'estomac vide jusqu'à leur retour à la maison. «Impossible de trouver un restaurant où un gargotier ouvert en ville», selon plusieurs témoignages. Si les odeurs de «ch'wa, bekbouka, bouzelouf, laasbana» se dégager des foyers, les personnes «étrangères» à la ville ne pourraient faire autre que de serrer le ventre et d'attendre leur retour à la maison pour manger à leur faim. A Oum El-Bouaghi par exemple, les 5 boulangers qui avaient été instruits d'assurer la permanence n'ont pas ouvert leurs commerces. «Au dernier Aïd, la permanence a été assurée. Malheureusement, cela n'a pas été le cas cette fois-ci», nous a répondu le cadre permanencier au niveau de la wilaya. A Khenchela, un seul boulanger a travaillé mais cela reste largement insuffisant pour une forte population de cette ville. Il en est de même pour les usagers de la route en provenance des quatre coins du pays, prenant la direction du centre pénitencier de Babar, situé à 30 km du chef-lieu de wilaya. A Biskra, deux boulangeries au moins ont ouvert leurs portes. A Médéa, le pain reste de même introuvable malgré l'ouverture de plusieurs boulangeries. A Tiaret, les habitants à la recherche de pain ont été réconfortés par la direction du commerce. Un responsable a d'ailleurs indiqué sur la radio locale de la disponibilité du pain dans plusieurs boulangeries de la ville. Ce n'est pas la seule wilaya où les boulangers et les autres commerçants ont fait défaut. Des dizaines de citoyens ont pris attache avec nous depuis plusieurs régions du pays, signalant la fermeture de ces lieux de commerce. Cet état de fait a profité à plusieurs commerçants illégaux qui proposaient et en plein air des brochettes, des merguez et autres sandwicheries avec une hygiène qui laisse à désirer sans l'origine inconnue de la viande. Au niveau de quelques urgences de santé avec qui, nous avons pris attache on signale déjà des symptômes d'intoxication à savoir : troubles digestifs et vomissements. Contrairement aux commerçants, dans les hôpitaux et différentes administrations, l'astreinte prévue pour l'Aïd a été assurée et aucune perturbation n'a été constatée. A l'instar des services de police, des gendarmeries et des services de Protection civile, les permanences ont été assurées convenablement aux sièges des wilayas et des différentes administrations.


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