Algérie

Les citoyens exigent la libération des détenus



Ce sont des centaines de personnes qui ont battu le pavé, hier, dans les rues du chef-lieu de la daïra de Seddouk, dans la wilaya de Béjaïa. En effet, une grande partie de la population a répondu présente à l'appel des acteurs sociopolitiques de la région et des parents de détenus d'opinion. Bien avant 10h, ils étaient des dizaines à se rassembler devant le siège de l'APC, point de départ de la marche.Les acteurs, engagés dans le mouvement populaire, ont organisé les carrés et déployé des banderoles avec les trois photos des détenus de la localité, mais aussi des autres personnes incarcérées, à l'instar de Karim Tabbou et de Lakhdar Bouregâa. Et pour cause, la population de Seddouk, qui a joué un rôle important au début de l'insurrection de 1871, dirigée alors par cheikh Aheddad et cheikh El-Mokrani, ne pouvait rester indifférente au sort de celui qui a combattu l'armée coloniale française.
Les protestataires, qui demeurent mobilisés, ont défilé en scandant les slogans habituels des manifestations populaires contre "le pouvoir arbitraire actuel" et exigé "la libération de tous les détenus d'opinion et l'instauration d'un Etat civil, libre et démocratique". D'où la reprise en ch?ur des slogans : "Dawla madania, machi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire), "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote ni d'élection), "Appliquez les articles 7 et 8 de la Constitution" qui donnent le pouvoir au peuple.
Rencontré en marge de cette marche populaire, Rachid Medjani, père de l'un des détenus de la région, est optimiste quant à l'avenir de ce pays et à la victoire du peuple sur le pouvoir. Il a rappelé que tous les détenus d'opinion ont été "arrêtés arbitrairement et illégalement sans avoir rien fait". Il juge les chefs d'inculpation grossiers : "Atteinte à la sûreté de l'Etat." Il s'agit de jeunes, arrêtés dans la rue, qui manifestaient pacifiquement en réclamant la liberté et l'instauration d'un Etat de droit. "Je ne comprends rien.
À ma connaissance, le législateur n'a pas prévu, dans le cadre de l'atteinte à la sûreté de l'Etat, les manifestants pacifiques." Il a plaidé enfin pour leur élargissement : "Qu'ils soient libérés et rétablis dans leurs droits. N'oublions pas que certains sont salariés, d'autres étudiants... Il y a un détenu dans la commune de Seddouk qui a trois enfants en bas âge. Ils ne l'ont pas vu depuis plus de trois mois. C'est franchement inhumain."

M. OUYOUGOUTE


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