Algérie

Les citoyens empêchés d'y participer



Le rassemblement, privé du précieux soutien des citoyens, a quand même eu lieu, ragaillardi par les slogans exprimant la fidélité et la solidarité avec Khaled Drareni et tous les détenus d'opinion.De nombreux citoyens, des personnalités, des hirakistes ont été empêchés, hier, d'accéder à la maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger. Ils étaient venus soutenir les journalistes dans leur dixième rendez-vous hebdomadaire de soutien au journaliste Khaled Drareni.
"Nous avons été surpris de nous voir refuser l'accès à la Maison de la presse qui a toujours été ouverte au peuple algérien et à tous les citoyens sans distinction aucune. Aujourd'hui, on nous chasse sans même nous expliquer les motifs de ce blocage, alors que nous avons été autorisés à le faire depuis le début", nous a déclaré un citoyen venu participer au rassemblement de soutien à Khaled Drareni tout comme l'économiste Smaïl Lalmas, le militant et figure du Hirak, Samir Belarbi, et tous les autres.
Certains journalistes ont été également empêchés d'accéder à la Maison de la presse et de rejoindre le rassemblement sous prétexte qu'"ils n'étaient pas munis de leur carte de presse".
Le rassemblement, privé du précieux soutien des citoyens, a quand même eu lieu, ragaillardi par les slogans exprimant la fidélité et la solidarité avec Khaled Drareni et tous les détenus d'opinion : "Libérez Khaled Drareni, libérez tous les détenus" ou encore "L'Algérie libre et démocratique" pour finir par l'hymne national Qassaman, à la mémoire des chouhada et pour tous ceux qui militent encore aujourd'hui pour que le sacrifice des aïeux ne soit pas vain.
Pour le journaliste Ihssen Kadi, également membre du comité de soutien à Khaled Drareni, "cet empêchement nous met dans un scénario d'escalade et notre message est le suivant : ?Nous continuerons à nous retrouver ici à la Maison de la presse en tant que journalistes et nous continuerons à revendiquer d'être soutenus par les citoyens parce que Khaled Drareni est un enfant du Hirak et qu'il est reconnu par les manifestants du Hirak qui sont toujours venus le soutenir aux côtés des journalistes, et ils sont en droit de continuer à le faire'".
Et de poursuivre : "Nous allons revendiquer l'accès des citoyens à la Maison de la presse. Il est clair que le rassemblement se poursuivra et cette intimidation ne diminuera en rien de notre volonté. Khaled Drareni n'a rien à faire en prison. Son emprisonnement est une honte pour l'Algérie tout autant que l'emprisonnement de tous les détenus d'opinion.
À trois jours de ce référendum supposé nous apporter plus de liberté, nous nous retrouvons à récolter plus de restrictions et de répression qui ne font que nous conforter dans notre détermination à poursuivre le combat pour un Etat de droit et de liberté." Mustapha Benfodil, auteur et journaliste à El Watan, s'est étonné de voir les citoyens et personnalités empêchés de participer au rassemblement.
Une pareille attitude, selon lui, "ne se justifie aucunement" et ne fait que "renforcer les journalistes, du moins pour les plus déterminés, dans leur attachement au droit, leur attachement à ce métier, leur attachement à l'idée du journalisme qu'incarne Khaled Drareni, celui du courage, de la dignité humaine, celui qui véhicule les plus belles valeurs de ce métier".

Nabila SAIDOUN


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