Algérie

"Les citoyens doivent voter massivement" MOHAMED SEDDIKI, PRESIDENT DE LA CNISEL, À L'EXPRESSION




«Nos doléances n'ont pas été prises en considération»
L'Expression: M. Seddiki, la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre tire à sa fin. Quel bilan faites-vous'
Mohamed Seddiki: Les obstacles que nous rencontrons ne datent pas d'aujourd'hui. Le premier obstacle, c'est le retard de l'installation de la Commission de surveillance qui s'est répercuté négativement sur notre travail. Nous avons gelé notre activité pendant des jours pour réclamer l'égalité avec la deuxième commission, notamment dans les droits et les devoirs. Mais jusqu'à présent, rien n'est fait. Nous travaillons comme des nègres, malgré l'inégalité entre les deux commissions. Nous avons installé les commissions au niveau des wilayas et des APC dans les meilleurs cas possibles. Nous avons aussi saisi le Premier ministre qui, à son tour, a saisi le ministre de l'Intérieur afin de prendre en charge notre doléance, mais rien n'est réglé.
Le seul point accordé c'est le numéro d'identification qui concerne le bulletin de vote et l'affichage. Mais il n'y a pas que ces deux points que nous avons réclamés.
On ne connaît pas le fichier électoral et puis, comment pourrait-on aller aux élections locales dans l'ignorance de la nature des candidats' Autre problème, le détachement des membres et candidats aux élections est obligatoire, mais ce n'est pas le cas. L'administration ne fait même pas la différence entre les détachements et les congés.
Peut-on avoir le nombre des candidats concernés par le détachement'
On n'a pas le chiffre exact, nombre d'entre eux se sont retirés de la commission, rien que pour garder leur travail. Nous avons enregistré 44 requêtes officielles, sans compter les appels par téléphone et les lettres anonymes que nous n'avons pas prises en considérations. Tous les recours que nous avons introduits aux pouvoirs publics n'ont pas trouvé suite.
Concrètement, nous avons parlé de deux partis politiques, à savoir le FLN et le RND qui utilisent les biens de l'Etat, mais sans résultat. Pis encore, nous avons enregistré des dossiers des candidats poursuivis en justice. Nous n'avons pas demandé à être logés dans des hôtels Cinq étoiles. Mais au moins, un minimum pour répondre aux besoins élémentaires.
On constate donc que la commission trouve d'énormes difficultés pour faire son travail
La crédibilité de la Cnisel, c'est que ce sont les citoyens et les partis qui la composent. Nous continuerons à faire le travail nécessaire jusqu'au dernier jour. Mais nous refusons de cacher la vérité aux citoyens. Si les élections sont entachées de fraude, nous le dirons, si elles sont propres, nous le dirons aussi. Nous sommes tenus par l'obligation de dire la vérité au peuple. Nous avons tout le courage de le dire quoi qu'il en soit. Tout le problème est dans la question de la transparence et de la propreté des élections.
Malgré tous les obstacles que vous rencontrez, vous continuez à faire le travail.
La Cnisel est tenue par l'obligation des partis politiques. Si ces partis décident de notre retrait, nous le ferons. Par ailleurs, nous ne sommes pas partisans de la politique de la chaise vide. La base de la construction démocratique de tous les Etats commence par les élections locales. Si nous voulons réellement la stabilité du pays, il faut commencer à construire et à développer les APC sur des bases saines, justes et crédibles. Laissons les citoyens juger et choisir leurs élus en toute liberté.


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