De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzeddine
Il est très difficile, aujourd'hui, de vivre tranquillement dans nos villes qui observent, ces derniers temps, une extension urbaine et une forte croissance de la population. La forte mobilité de la population, l'accroissement des activités de commerce à l'intérieur du tissu urbain constituent des sources influant négativement sur la tranquillité publique. Nos villes, aujourd'hui, se développent rapidement et n'obéissent pas aux normes et théories d'aménagement urbain. La localisation des commerces n'obéit à aucune norme, d'autant qu'il est possible d'obtenir un registre du commerce dans n'importe quel endroit à part s'il s'agit d'installations classées où la réglementation est claire et précise. Pour ce genre d'activité, il est exigé la réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement et une étude de danger, lesquelles définissent les différents impacts et dangers pouvant survenir de l'activité et les dispositions à prendre pour les atténuer. Cependant, certaines activités réalisées bien avant la mise en application de cette réglementation continuent d'influer sur le cadre de vie des citoyens. Au niveau de la wilaya de Ain Defla, de nombreux commerces nocifs sont installés en plein tissu urbain, ce qui influe sur la vie quotidienne de la population. Des ateliers de menuiserie en activité sont visibles dans des quartiers résidentiels. Le bruit que génère ce genre d'activité inquiète souvent les habitants mais il reste difficile de faire cesser cette nuisance d'autant que le seul moyen c'est de déposer une plainte auprès des services concernés, procédure que les citoyens trouvent longue pour mettre fin à leur calvaire quotidien. En plus de cela, la poussière générée par ce genre d'activité influe également sur leur santé. Selon Mohammed, la localisation de ce genre d'activité à l'intérieur des quartiers influe négativement sur le cadre de vie des habitants. «Souvent, ce sont des disputes qui naissent entre habitants et commerçants à cause de ces nuisances», dira notre même interlocuteur avant d'ajouter que les services de l'environnement et de la police doivent intervenir automatiquement pour mettre fin à ce genre de nuisance et ce, sans que les habitants déposent des plaintes. «La lutte contre le bruit et autres nuisances fait partie des prérogatives des services concernés», souligne un jeune fonctionnaire avant de poursuivre que l'application de la réglementation est du ressort des services concernés qui doivent veiller à son application et sortir sur le terrain pour constater les atteintes à la tranquillité publique ; il existe même des salles des fêtes, des activités de lavage et vidange pour véhicules réalisées à l'intérieur des quartiers, ce qui influe également sur la tranquillité des habitants. «La localisation des activités commerciales doit tenir compte des cahiers des charges de chaque quartier ou lotissement», précise Karim, un architecte, qui juge important que le service des registres du commerce et ceux de l'urbanisme et de la construction travaillent en étroite collaboration pour respecter ce que disent les cahiers des charges réalisés à l'issue de la finalisation de chaque étude. En somme, le cadre de vie des citoyens se dégrade de plus en plus à cause de cette poussée rapide de l'activité commerciale, laquelle est encouragée beaucoup plus par les dispositifs d'aide à l'emploi. En revanche, les mesures de contrôle visant l'application de la réglementation pour bien encadrer la localisation de différentes activités deviennent de plus en plus nécessaires. Une virée dans les grandes villes de la wilaya de Aïn Defla montre que le bruit généré par les moyens de transport influe considérablement sur la santé des habitants. Le nombre important de véhicules qui circulent dans le réseau routier urbain provoque des congestions dans différents points pour ne pas dire dans l'ensemble du réseau routier. Cette mobilité exagérée est due particulièrement à la nature des activités des jeunes (activités libérales) et à la mobilité de nombreux fonctionnaires qui quittent leur poste de travail parfois sans autorisation pour vaquer à leurs occupations personnelles, comportement pourtant interdit , celui qui le fait étant considéré en abandon de poste. En attendant l'application rigoureuse de la réglementation portant sur la protection de l'environnement à travers la mise en 'uvre des textes d'accompagnement concernant la lutte, à titre d'exemple, contre le bruit et la désignation des modalités de contrôle régulier sur le terrain, les citoyens continueront de souffrir des différentes nuisances influant sur leur santé et sur la tranquillité publique. N'est-il pas temps de doter nos villes de brigades pour que les citoyens arrivent à mener une vie quotidienne calme ' A travers plusieurs villes du monde sont mises en place des Brigades mobiles d'intervention pour la tranquillité publique (Bmitp) qui interviennent dans les rues pour lutter contre toutes les formes de nuisances liées à l'incivilité, aux tapages, dégradations, troubles de voisinage, regroupements de jeunes et aux bruits. Un exemple à suivre par les pouvoirs publics qui doivent 'uvrer à la quiétude des citoyens.
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M A
Source : www.latribune-online.com